mardi 31 mai 2016

Port ETIENNE Base d 'Hydravions




















LA mauritanie il fut pourtant une époque où une partie de cette France ignorante en géographie vibrait pour les héros qui survolaient ces horizons déserts des côtes d Afrique défiant un univers de sable brûlé pour délivrer un courrier alourdi de timbres postes au temps de l' aéropostale Les pilotes naufragés se faisaient alors rançonner 
Quelques hommes courageux négociaient leur rachat parmi eux Saint Exupery Couvrir la lointaine mauritanie va être pour moi l occasion d une réconciliation avec mon adolescence

Le phare Coppoloni et le cap Cansado sont en vue ,un appel de la tour de contrôle , un tour de piste et nous nous posons par fort vent de sable sur le plan d eau agité de Port Etienne   Un groupe de boscos de la marine nationale nous fait signe ! une vedette rapide accoste et  nous conduit  a l 'unique appontement de bois secoué par le ressac ,planté au bord d une longue gréve blanche où des barques et de vieux chalutiers achévent de mourir


BASE MARINE A PORT ETIENNE



Sur trois kilométres de dunes basses s 'échelonnent quelques petites maisons en forme de demi sphères , certaines entourées de barbelés et de vieux bidons Pas un arbuste ,pas une herbe.... nous avons l impression de faire un bond en arrière de vingt siécles et de retourner aux temps bibliques

Le plus surprenant dans cette arrivée par les airs est le spectacle de la baie  sur toute l étendue de la côte  une main géante semble avoir semer des silhouettes sombres e    Des navires de toutes sortes de pêche , de transport que les dunes noient sous des coulées de sable blanc Port etienne notre futur port d attache nous offre dés notre arriveele spectacle hallucinant de ce désertqui dévore tout jusqu aux navires venus mourir à ses portes Port etienne le puits des chacals bien qu il  ne possède aucun point d' eau est dans les années 50 le port le plus important de Mauritanie   mais quel port! nous apercevons a perte de vue un sol blanc et poudreux  bosselé de monticules hérissés de roches glaiseuses ciselées   par le vent en découpes étranges et qui   n ést en fait  que du sable durci par l humidité de la nuit
 Ce chaos hallucinant couvre toute la presqu 'ile jusqu 'aux gréves lisses et uniformes du poste espagnol de Laguerra à la frontiére du Rio de Oro
Résultat de recherche d'images pour "cap blanc maroc mauritanie"




En  ces années 50 Port Etienne  est avant tout un village habité par les maures ,sa base d hydravions ,ses pécheries et ses ambitions de grand port de pêche
Accostage ....accueil chaleureux par les marins de la base  qui nous entrainent inexorablement au bar ....   bar où le pastis est servi sans eau !L'eau c est de l or ....et elle est trop rare sous ces latitudes
Les habitations de cette base minuscule perdue dans les sables  sont de forme semi sphériques et construites sur un modèle unique
Dans la grande pièce servant de bar une toile de parachute  tendue au plafond   a pour but d'apporter un certain confort ... amortir les sons et les échos de voix réfléchis par les murs et les plafonds aux formes arrondies
Plusieurs serviteurs maures drapés dans leur longue robe bleue  au visage de marbre nous observent en silence et attendant sans un mot la fin de notre repas   Leur immobilité  silencieuse ... me surprend    que peuvent ils penser de notre intrusion dans leur désert de sable?

Une première nuit dans ce désert de silence   ;;;équipage au grand complet   nous nous aventurons pour une promenade autour de notre abri
Silencieux nou regardons la nuit tomber, les dunes de sable 
s' assombrir   Autour des feux les maures commencent a s 'allonger , quelques uns entament quelques mélopées
Notre première nuit à Port Etienne nous permet de récupérer des fatigues de notre long voyage Nous dormons dans un lit abandonné depuis  de longues semaines au sable du désert...  le sable est partout ;; le vent souffle et s infiltre par toutes les issues, s'accumule dans tous les coins et recoins ,se déplace se   se répand ,vole en nuages se glisse sous les portes ou les fenêtres  C est un véritable prédateur....etonnant climat que celui de port etienne chaud sans excés sous l effet duvent permanent qui balaie la péninsule pendant la plus grande partie de l année  en tout casle vent de sable est toujours bien là 
les pleins de carburant....

le fléau....les mouettes

Accueillis pour un thé fort et sucré !



A 20 kilometres au sud de Port Etienne tout a l extrémité de la péninsule  se dresse le phare du cap blanc pointe la plus avancée du continent saharien avant l infléchissement de la cote vers le sud repére essentiel aux navigateurs
c est ce cap qu' a manqué la méduse dans la nuit du 1er au 2 juillet 1816
Mais au delà cent kilométres plus bas  s'étend un vaste piége des milliers de kilomètres carrés  d' un banc de sable à peine immergé que les navires doivent a tout prix éviter et contourner par le large ; le banc d arguin



Cap Blanc


      Cap blanc    
Enfin découverte de l’épave …..

La réponse je la trouverai  50 années plus tard ….lors de la lecture de l’ouvrage d un remarquable explorateur des fonds marins  jean yves Blot Découverte de l’épave en 1980 .
 j’en  resume donc les points essentiels 

Une premiere expedition sous le nom de Roussin –Givry avait atteint la côte d’Afrique en  1817 «  deux hommes escaladent le promontoire pour y planter au sommet le drapeau blanc à fleur de lys 
Le 4 avril l’expedition  signale  un « un objet remarquable «   au sud    .C’est sans    aucun doute ,l’épave recherchée ….la méduse couchée sur le flanc babord à une position éloignée de celle donnée par de Chaumarey 
 Roussin signale alors les grossieres erreurs des cartes  et la présence d’un plateau de sable et des profondeurs s échelonnent de 8  à 50 brasses imposant un sondage permanent  Il insiste sur l’etat exceptionnel du navire .  Une campagne de récupération permettrait de récupérer de nombreux objets , câbles , canons  boulets etc …  et…… 90000francs en or contenus dans 5 barils
Un mauvais coup du sort ..quelques mois plus tard , la frégate est démantelée par les coups de vent   La présence des requins interdit toute plongée et les cartes s’obstineront à mentionner pendant plusieurs décennies «  débris de la méduse «  ou «  wreck   of the méduse »

En 1937 alors que le site est inviolé depuis plus d’un siecle la campagne permet d’améliorer la carte établie par l’expedition précédente  Aucune trace de la méduse …

Une seconde campagne en 1961  1963   permet de compléter les connaissances du banc d’Arguin …  mais pas de trace de l’épave 

Dix ans plus tard ,nouvelle déception …


Toutefois l’intérêt et la curiosité persistent  grâce à un homme qui se passionne depuis de longues années pour la frégate disparue   , le professeur Théodore Monod dont les travaux lui valent une renommée mondiale dans la connaissance du grand désert saharien 
La solution définitive  va finalement resulter de sa rencontre avec  un jeune archeologue plein d’énergie et  d’enthousiasme  Jean –
Yves Blot

Je fais reference à son ouvrage «  Chronique d’un naufrage ordinaire «  publié en  1980

Dans le cadre des moyens de recherches,  l’exploration aérienne , le sonar ,le sondeur à sediments , le scanner à infra rouges  apparaissent d’emblée inutilisables
Reste le magnetometre à protons mis au point pendant   la seconde guerre mondiale lors de la recherche d’un moyen de détection des sous marins en plongée et qui devrait permettre de déceler les parties metalliques issues de l’épave et réparties sur une centaine de metres carrés
Note
Les magnétomètres peuvent être des compléments aux détecteurs de métaux classiques. Ils sont en mesure  de détecter des métaux ferreux à grande profondeur (ou sous l'eau, pour les épaves) en analysant les variations locales du champ magnétique terrestre....
Dans le cas présent un objet remorqué mesurera à chaque instant le champ magnetique de la zone  qu’il traverse  La zone à prospecter est soigneusement quadrillée et toute masse métallique rencontrée par l’objet va produire une modification du champ magnetique terrestre déclenchant alors un systeme d’alarme 

La chance sourit à l’expedition  , une anomalie magnetique de 1000 gammas est repéree puis confirmée   Deux plongeurs confirment la présence d’une épave et revenus  la surface annoncent la présence sur le fond de canons de fer et de clous de cuivre  L’enthousiame est grand …. ce ne peut être que la Méduse

Jean yves Blot plonge à son tour dans une eau opaque et glauque La visibilité ne dépasse pas 1 metre 50 et la profondeur est  limitée à 5 ou 6 metres   « Quelques herbes épaisses poussent ça et là ….  une épave ancienne surgit…. rongée par plus d’un siecle de séjour sous marin   Des poissons hantent le fond …..  une tige de fer , un canon enrobé dans une épaisse gangue de calcaire  puis un autre ,des feuilles de plomb , des chevilles de cuivre   « 

A la mi janvier , l’exploration se disloque .Une identification plus approfondie  permet de dire qu’il s’agit bien de la Méduse   Mais la solution de cette énigme entraine une interrogation    Que  sont devenus les fameux barils de pieces de monnaie ?

L’une des expeditions précédentes s’est elle approprié ces pieces d’or ….en toute discrétion

Une autre hypothese  inattendue …. les barils n’auraient pas quitté le royaume   le commandant du bateau  aurait mis en lieu sûr les 90000 francs avant le départ     Le mystere reste donc entier 



Parés pour l'hydroplanage . Un chalutier canarien nous observe avec curiosité et s'approche imprudemment à quelques encablures . Un violente rafale de vent et son mât heurte et s’accroche dans  la derive de notre  hydravion   Le bateau chavire... trois hommes   se débattent au milieu des vagues . Je leur jette une bouée .Ils s'y accrochent désespérement . Le bateau disparait dans les eaux  agitées de la baie.  Vol annulé
Le soir nos pêcheurs reconnaissants nous apportent un énorme turbot que nous destinons d'emblée au cuisinier de la base
Reprise des vols  Dans le lointain un attroupement sur la plage …des pêcheurs imraguens sans aucun doute …
Les pêcheurs Imraguens farouchement attachés à leur mode de vie ont acquis une image de légende exercant leurs activités autour du Cap Timiris et du banc d’Arguin. Les bateaux utilisés dans la zone du banc sont des vieilles embarcations à voile de type canarien dont le nombre ne cesse de décroître.  avec le temps …Postés sur la plage les pêcheurs  attendent patiemment l’intervention des  dauphins s’ébattant au large et qui ont pour rôle  de  rabattre le poisson vers leurs propres filets

Survol du Cap Blanc, promontoire rocheux et désolé sur fond de brume Plus désolé ,.plus stérile encore que le reste de la côte ....Plein sud   rien.. d'autre à faire .L'eau d'un vert profond s'éclairçit  lors de la présence d'un banc de sable qui effleure la surface de l'eau C'est en effet le fameux banc d'Arguin, un immense banc immergé ,une plate forme sous marine située bien au large constamment recouverte d'eau... Une immensité d'eau de  faible profondeur cachant comme on le sait … un  gigantesque  piége aux marins non informés ..le banc de sable 
Pas le moindre buisson sur la côte sablonneuse ,pas le moindre relief ou rocher que l'homme est en droit d'attendre du plus aride  des paysages ..et pourtant c'est le plus surprenant  refuge d'oiseaux marins de la planéte ....
Parlons de ce  fort d’Arguin …disparu dans les dunes
.
Il faudra  attendre le  15è siècle pour que ce fort Arguin ,premier fort européen entre dans l'histoire avec l'arrivée des caravelles Portugaises, chargées d’aventuriers , , pillant  quelques pauvres campements dans le but de  " razzier " des esclaves.  Bientôt les envahisseurs vont s'installer à demeure et bâtir une maison de pierre ,veritable forteresse et pratiquant   , au nom du roi qui en a le monopole, un commerce  d’ esclaves,   contre tissus, vêtements, marmites, outils et armes.


Prise de bouée et amarrage
FRONTIERE RIO DE ORO   MAURITANIE      1956

frontiére Mauritanie Rio de oro En route direction la baie des phoques l aguerra il nous faut passer la frontiére La sentinelle espagnole pose pour la photo


mercredi 25 mai 2016

Le Clemenceau la Croisiére Noire .....Passage de la ligne ...

Poseidon, dieu des mers et des océans
Neptune qui suscite les tempêtes et commande les flots,
LE CLEM

 Oran, Canaries ,Madère,  Dakar , Abidjan                   1961


PASSAGE DE LA LIGNE  24  28   février 1961

Notre vaisseau creuse son sillon avec la placidité d un cheval de trait et glisse doucement en
s enfonçant dans la nuit...   Des gouttes perlent doucement au  sabord de ma cabine ....la mer est grise et le vent souffle  
 L air marin ramène les sourires sur  les visages des fourriers ,isolés dans leurs cabines depuis une semaine et qui enfin font une apparition sur le pont d 'envol
Accoudé au bastingage je suis fasciné par la couleur bleue marine que prend l océan   Les déferlantes se brisent sur la proue
 ... Un coup le ciel ... un coup les vagues .....où s enfonce notre bâtiment... Quelques    poissons volants  jaillissent devant l étrave Deux  atterrissent tristement sur le pont et dépensent leurs dernières forces a se débattre


Derrière notre vaisseau ...Nous trainons un sillage vert clair   Des oiseaux nous suivent et virevoltent sur le bateau  Deux mouettes épuisées se posent sur le pont

La chaleur sous les tropiques devient suffocante; le vent est nul sur une eau absolument lisse et luisante comme du mercure Notre Clemenceau soulève a grand peine un peu d écume qui flotte dans son sillage
A l horizon on distingue une brume légère d' où émergent des milliers de points noirs ....   des tortues de mer..... peut être se chauffent elles au soleil?  Spectacle étonnant que ces tortues rassemblées pour une émigration lointaine

Nous ne sommes pas dans un lieu fréquenté par les baleines ;;;;par contre l'une d elles... énorme vient au large respirer a fleur d'eau et lancer comme une sorte de geyser l eau de mer qui s élève au dessus de la surface comme une fumée vaporeuse
Une bande de dauphins nage avec une étonnante facilité dans le sillage de notre navire  , on les voit accompagner le bâtiment  et entrecroiser leur marche de telle manière qu ils parcourent plus de chemin que notre énorme vaisseau

25 février 1961

 Le ciel s éclaircit.... les nuages sombres et orageux se dissipent,l horizon est bleu, la mer est belle légèrement  agitée
Nous naviguons a toute vapeur vers la ligne que nous estimons pouvoir passer dans l 'après midi  Le personnel se prépare pour la cérémonie des baptèmes    Deux sont prévus celui du navire et  des passagers
C'est le premier passage de la ligne pour le Clemenceau et on commencera par lui
Les déguisements sont prêts ,les discours sont ébauchés ...... projets divertissants en perspective
Le "père tropiques "roi de la fête  " Mr et Mme Ligne"
Neptune  affublé d un costumes a longues basques ,d un chapeau ciré, d un large pantalon et d une paire de bottes de mer .. Neptune le maitre des mers !
 
Impossible de passer à travers, tout marin qui franchit pour la première fois la ligne de l'équateur doit être « baptisé » afin d'expier tous ses péchés d'avant... 
Dans la marine Nationale, les festivités durent quatre ou cinq jours (dans la marine marchande un seul jour).
La hiérarchie à bord est chamboulée. Il n'y a plus de grades, il n'y a plus que deux catégories de marins, les néophytes et les dignitaires. 
C est un moment plus ou moins craint par les néophytes, attendu par les "Chevaliers" et les "Dignitaires", les Chevaliers ayant déjà passé la ligne une fois, les Dignitaires x fois. Le passage a lieu normalement dans le sens nord-sud,

.
Durant quatre jours, les « néos » sont préparés psychologiquement à leur baptême.
 

La tribu des sauvages installés dans une piscine d'eau de mer a pour mission de faire boire la tasse par trois fois aux matelots en les immergeant, longtemps, longtemps ......

Le néophyte sorti de la piscine est confié aux boulangers qui l'enduisent copieusement de farine.

 
Dans l'histoire
 
Le rituel du passage de la ligne remonte aux premières traversées de la marine à voiles. 
En ce temps-là, en plus de donner un nouvel état aux jeunes matelots, cet événement  venait exorciser les peurs du franchissement de la limite d'un monde totalement inconnu. Un inconnu bien réel, déboussolant car les marins perdaient leurs repères d'étoiles et leur nord. La peur de tomber dans le néant était réelle ; un monde inversé avive les plus grands fantasmes.
À cette époque, il semble que le rituel était limité à l'immersion par des seaux d'eau de mer.
Une purification par l'eau dont le principe est bien connu, l'eau, unique élément et seul horizon pour les marins pendant des semaines.
 
Ce passage devait leur faire prendre conscience d'un ailleurs, d'un Nouveau Monde. 
Peu à peu, dans la « royale » ce rituel s'est apparenté à un Carnaval, sans pour autant en perdre son sens initial.


La convocation

 Tremblez ! Tremblez Néophytes 
La cérémonie du passage de la ligne est largement théâtralisée. Quelques marins hors cérémonie assurent la sécurité minimale, mais le pouvoir est confié aux anciens suivant leur expérience dans les mers du Sud. C'est ainsi qu'un vieux bosco prendra la place du commandant, le maître d'armes devra se  travestir en Amphitrite, un timonier deviendra Neptune, etc.
Car pour avoir le droit de franchir la ligne il faut en demander l'autorisation au Dieu des mers Neptune (Poséidon).
 
 
Jour du passage  
 
« En ce... jour de l'an de grâce..., moi, Neptune qui suscite les tempêtes et commande les flots, je vous souhaite la bienvenue, o fiers navigateurs. Abjecte vengeance qui ose souiller ces lieux sacrés et en cet état paraître

Vous allez subir un baptême purificateur qui permettra peut-être de passer de l'état de non-être à celui de Chevalier des Mouillés, Colorés et Enfarinés. 
Gendarmes, veillez que pas un n'en réchappe. Juges soyez implacables, faites passer ma justice sans faiblesse. Cireurs et infirmiers mettez de la couleur et appliquez les potions. Quant à vous, heureux mortels, profitez pleinement de ce jour de liesse. Je vous souhaite agréable compagnie et plaisirs raffinés. Ma divine protection vous accompagnera jusqu'au terme du voyage. Et peut-être même qu'il fera beau le jour de l'arrivée.
Bonne mer et bon vent !
Et maintenant que la fête commence, car tel est notre bon plaisir ! »
 


 
.
Je ne suis pas ici pour dire si un bizutage est bon ou mauvais, mais pour faire partager mon vécu. je suis donc a la fois témoin et victime consentante 
Ce moment a compté pour moi, je pense en avoir retiré le bon message.
Nous avons été confrontés, durant quelques  jours, à des conditions difficilement acceptables dans un autre contexte, mais nous étions fiers d'être Chevaliers des mers. Pouvoir compter sur l'autre, c'est une nécessité en mer ; 


 Que le bal commence !
 
 


lundi 23 mai 2016

Extraits de vol L hommage a ceux dont la vie fut le ciel et la mer







Communiquant avec la mer mediterranée par un chenal de sept kilomètres, il est relié au lac d Ichkeul par le canal de l'oued tinja . Le lac s'étend sur 120 km2 avec  une profondeur moyenne de sept mètres pouvant atteindre douze mètres .








INCENDIE A BORD

                    l'emblême de la 53 S                            
Le Nord 1402 Noroît fut conçu en 1945    alors que l'industrie aéronautique française renaissait de ses cendres. La 53 S de la BAN  de Karouba utilisait alors  des hydravions de divers types et nationalités Walrus , Scan 20 , Dornier 24 alors que nous arrivions de la 26 eme flottille des Mureaux après avoir assuré diverses missions   en vol  ,  missions photo , l'exploration du  plateau des Minquiers ,des côtes normandes et bretonnes etc …

Sommairement  les résultats de cet avion amphibie Noroit    ne furent   pas à la hauteur des espérances du commandement et ses déboires s’accumulérent avec le temps .....,criques dues à l air salin , problémes moteur , incendie à bord et  abandon de l avion après 
l emission  d un SOS par le radio de bord et  la recherche de notre aéronef par  tous les bateaux navigant au large ou prés  de la côte

Le Noroit ,je me demande encore comment j’ai pu sortir sans dommages de cet engin volant …mais qui m’apporta tant de joies ne serait ce que dans la découverte des grands espaces tunisiens mais avant de connaître le pire …


En fait j’avais effectué quelques centaines d heures de vol aux Mureaux sur cet hydravion réputé fragile et particulierement sensible aux méfaits de  l’air marin…..,De nombreux problémes en exergue …. avant que cet accident majeur mette un terme à son existence ,,,, feu à bord … échouage en raison d’ une panne de moteur , entrée d’eau accidentelle…due à un dérivométre defectueux  , mais aussi la récupération inattendue en pleine mer et en plein hiver de notre équipage .

En fait ce premier incident était déjà un avertissement …, le feu avait pris naissance dans le circuit électrique de l’aile gauche alors que nous volions à 2000 métres

Le 30 décembre 1953 ( jour de ma fête  … la saint Roger ) Noroit no 22    nous décollons pour un vol de  huit heures ,  pleins complets , équipage entrainé , plein beau temps
Soudain une fumée surgit de l intérieur de l aile gauche  Un incendie se déclare ..... Réaction instantanée du pilote «  Coupez le radar «  lorsque le plus simple probléme se manifeste …..Une grosse fumée.envahit alors le cockpit et les postes radar et mécanicien . Inquiétude générale  .... le feu se propage rapidement  dans l aile gauche
Manoeuvre délicate …Le pilote dans un réflexe de circonstance plonge vers la mer …le choc est brutal ....

Nous voilà donc à la recherche  des dinghies de sauvetage  
L'hydravion rebondit dans les vagues mais le pilote, homme 
d 'expérience maitrise parfaitement son sujet  
Posés en catastrophe  il ne nous reste plus qu a évacuer l avion dans les meilleurs délais .C'est donc la chasse aux gilets et aux canots de sauvetage Mais que l èau est  froide!
Isolés  dans  nos dinghies respectifs …mae west équipée , flottant  au grés de ce  vent de décembre sur les eaux agitées de la méditerranée…
Heureusement initiative  le radio de bord avait eu la bonne idée de lancer un SOS …. 

Aprés deux heures d' errement sur les eaux froides et tumultueuses  nous voici  environnés de bateaux .....Enfin  recueillis  par tout ce qui pouvait naviguer dans notre secteur  Bateaux lançés à notre recherche pendant que notre vaisseau se consumait lentement mais sûrement ..berçé par ce vent d hiver glacial et pénétrant un disparu toutefois Un membre d équipage...le médecin  guidé par son instinct   aventureux avait  quitté l avion en toute indépendance en formulant  le désir de participer à notre aventure… il nageait alors désespérément porté par un vent violent , mae west perforée et le corps couvert de fluorescéine , teinture artificielle qui lui donna pour une semaine l’apparence d’un mort vivant
Pris de panique lors de l’incendie il avait quitté l’avion en feu ….et joué sa propre chance en toute indépendance …sans même nous avertir
 il promettra  qu il ne remettra plus jamais les pieds sur cet avion

Perdus… dans l’écume de ce vent de novembre 1954 , dérivant dans nos dinghies quelque part au large de la Sicile , transis par le froid et l’eau de mer nous espérions alors pleins d’ optimisme l’arrivée d’un bateau de sauvetage
 Mais que l 'eau était froide  en ce 30 décembre jour de ma fête !






Le radio de bord devant la naissance de l’incendie avait eu lé réflexe d’émettre un message de détresse et le SOS franchit toute la mediterranée alertant bateaux et avions ......heureusement d’ailleurs !
Un cargo avait enfin trouvé notre position dans cet  océan de vagues et nous fumes rapidement entourés d’une multitude de bateaux les plus divers
L’eau de mer pénétrait dans mon dinghie et l’arrivée de cette escadre de bateaux de tous horizons me remplit de joie et de soulagement  .Nous n’étions pas oubliés …mais ma combinaison de vol complétement transperçée par l’humidité ne m’apportait aucune protection .. vivement la terre ferme !





Le fond sablonneux est recouvert d’algues, particularité qui ne facilita pas la tâche des scaphandriers désignés pour le recherche de l’épave du Noroit ( texte ci-dessous )









 Le crash du Noroit Témoin direct de ce drame j ai donc gardé pour moi seul durant durant 61 ANS mes observations et mes impressions …. ce qui me semble paradoxal dans un monde ou tout le monde veut tout connaitre et tout savoir Pourquoi ?parce qu’il n’existe pas à ma connaissance de service adapté permettant aux témoins souvent impliqués dans un événement quelconque de s’exprimer et c’est en cette occasion qu un site web démontre tous ses avantages et ses qualités

On ne peut exiger des témoins qu’ils aient l’envie de se souvenir et de s’exprimer Dans le cas qui nous interesse l’emotion ,la reflexion des individus témoins concernés passent au second plan « On honore les victimes chose normale mais il manque l’element essentiel… l’histoire de ‘l’événement «
(extrait article Stephane Grimaldi Directeur general du memorial de Caen )




.je n’ai jamais été interrogé sur le sujet et j’ai donc gardé photos réflexions et observations dans ma mémoire et archives personnelles jusqu’à ce jour où je puis enfin m’exprimer

 on distingue sur la photo ci dessus partant du dernier rang

Dernier rang  le second maitre laot
                         l 'enseigne de vaisseau passant l inspection
                         les second maitre Chosserie et Mignot 
premier rang   Le premier  maitre le Bert





LES RECHERCHES


C'est sur la colline de Costebelle, à HYERES (83), qu'est érigé le Mémorial de l'aéronautique Navale.


 L 'HOMMAGE A CEUX DONT LA VIE FUT LE CIEL ET LA MER

LE MONUMENT  surplombe la base militaire et est dédié à tous les aviateurs de l'aéronautique navale tombés en service.

Inévitablement je retrouve les noms de tous ces camarades  de vol que je recherchais afin de leur rendre un hommage auquel ils avaient droit Il est vrai que ma mémoire n a jamais pu se séparer de cette image de l avion disparaissant dans l 'écume de vagues



 Ces noms je les ai retenus pour la postérité 

Victimes du vol

Enseigne de Vaisseau  Sauvage , cdt de bord
Officier des equipages  Dorion , pilote
SM Mignot ,pilote
PMtre Le Berre  mecanicien,
Mtre Menager  radio  ,
SM le Barbenchon mecanicien ,
SM Laot  radio
SM  Chosserie  pilote       Le seul rescapé

Afficher l'image d'origine










Monument Personnel de l'Aéronautique navale décédé en service aérien Hyères Var (83)

quelques remarques sur ces recherches  vol

Observations d’un scaphandrier      «  la profondeur varie de 7 à 10 métres  et le  fond est  couvert d algues qui nous empéchent d’avancer ..De plus notre déplacement sur ce  fond souléve des masses de sable rendant la visibilité très limitée «
En effet les « pieds lourds » se déplaçaient  très lentement et la fatigue aidant, un  certain renoncement  se manifesta  à  la limite du découragement   
Chacun leur tour nos vaillants scaphandriers  venaient prendre un bol d air sur le pont du bateau atelier  et communiquer les résultats de leurs recherches
poste mécanicien 


J’éviterai de parler de la récupération de l’épave et des   victimes après une semaine de recherches  et en particulier  de l’aspect du poste mécanicien ( voir photo )ou je reconnaissais toutefois  quelques uns de mes camarades de vol






























Pic nic improvisé….a el mellah ,vol sur Dornier


Cap sur Alger et Port Lyautey ( aujourd’hui Kenitra) Un regard en passant sur Tabarka et ses fonds transparents. Dans le lointain les eaux vertes du lac  d'El Mellah brillent au soleil . Un souvenir de vol ,..un amerrissage en douceur  sur ce lac nous avait conduit tout droit  ,dans l’épaisseur des feuillages  d’ un  village  blotti  dans la verdure ... Les habitants stupéfaits vinrent nous prêter main forte en nous aidant à hâler notre hydravion vers le rivage . Dans le calme de cette nature ,  un   pique-nique  consistant auquel participent quelques habitants est  improvisé dans une totale allégresse .
 C'est enfin  Constantine ,et le tumultueux fleuve du  Rummel , mais aussi Alger étalée à flanc de montagne ,dans la lumiére  .
Au nord de Tanger, les côtes d’Espagne et la ville forte de Tarifa ….et au loin ,à travers les brumes, le profil sévére du rocher de Gibraltar








. La carrière du  Nord 1402 ou Noroit fut donc très courte aprés la  mise en service de 25 exemplaires
  En  1953  je retiendrai  inévitablement sous ce ciel tunisien  ,  où heureusement les accidents aériens étaient peu fréquents,  la dramatique disparition  de l un de ces  hydravions   Ce sera donc …le dernier vol  d un hydravion de ce type  
Le dernier Noroit …Sa disparition  le 2 novembre  1954

 Ces premieres cinq années  dans l aéro navale , j ignorais inévitablement que j allais ressentir une grosse émotion ….dans cette base située ..à l entrée du canal  de Bizerte
Par un heureux concours de circonstances ..ce jour de novembre 1954 je ne volais pas ……Au sommet de la vigie ,  seul dans ma tour… mon  rôle …se réduisait  à  communiquer aux pilotes en cours de formation  les paramétres au sol , pression atmosphérique , vitesse , orientation du vent   et en particulier surveiller    la zone d’amerrissage du Noroit souvent perturbée par les barques des pêcheurs
Ce jour , plein ciel bleu , faible brise …un vol qui se prépare sous les meilleurs auspices ,Au loin le massif  et les agglomerations toutes blanches de Menzel Djemil ,les contours de la montagne d’Ischkeul  noyés dans la brume … et enfin le Noroit qui  décolle pour entamer une mission de routine avec huit hommes d équipage ….., la formation et  l entrainement des futurs pilotes d hydravions
Oubliés les missions  partant de la base des Mureaux , les iles anglo normandes  , le plateau  des Minquiers les survols de la côte normande
Là nous étions à Karouba   sur le lac  de Bizerte ….et moi dans ma tour surveillant le déroulement des opérations  ..  

 Rien ne pouvait annoncer le drame    ….Soudain l’avion ,lourd hydravion  de  20  tonnes en approche finale  peut être , 300 pieds d’altitude , en  dernier virage se cabre et part dans une vrille impressionnante avant de s’écraser sur le plan d’eau dans une énorme gerbe d’écume  pour disparaitre ensuite sans laisser de  traces      à la surface
Incrédule je surgis au local Operations et je déclenche  l’alarme  alors que les  visages montrent un certain étonnement lors de   mon intrusion précipitée
 La vedette de sauvetage s’elançe…vers un point très approximatif   du crash et à une distance de plusieurs mille nautiques
Plus rien à la surface  , agitée par la  houle du large et le vent qui se léve      Le doute m’envahit …J alerte le service opérations et le commandant Kervella capitaine  de frégate   alors commandant de la base  seul dans son bureau …Grande inquiétude et quelques  minutes angoissantes causées par l’incertitude ou le sentiment de m’être trompé , N’avais je pas été victime d’une  hallucination ?
Mais non… après quelques minutes interminables plusieurs morceaux métalliques impossibles à identifier à cette distance remontent à la surface… 4 ou 5 mille nautiques au large Un soulagement ,non ! mais le sentiment de ne pas avoir rêvé !
Très vite sur les lieux la vedette  récupére finalement un blessé grave soutenu par son gilet de sauvetage
Désigné pour guider les  recherches  ,  je suis accompagné de 3 scaphandriers ou «  pieds lourds " .et  suis alors  surpris de découvrir la faible profondeur  des fonds marins particulierement sablonneux  et  couverts d’algues et de hautes  herbes diverses ralentissant la recherche et la progression des chercheurs   … peut être une   vingtaine de métres


Huit membres d’équipage sont alors alors victimes de ce drame   …et leur nom et leur visage resteront   dans ma mémoire pour la postérité
L a cérémonie organisée dans un hangar de l’escadrille soulignera l’amitié , la solidarité , qui unissaient les différents membres de l’escadrille dont les noms seront gravés sur la pierre du monument qui surplombe   la baie d’Hyeres Je pense avoir été le seul témoin visuel  de ce drame à moins que ….








Décollage de la base de  Karouba dans une gerbe d’écume …un dernier salut à Bizerte ,sa plage bordée de palmiers,et  sa medina . Une pensée pour Bourguiba chevauchant en juin 55 un fringant cheval noir    et franchissant  au galop les remparts de la ville comme tous les grands heros de l’histoire
  suite journal ,,,
                                                                                                                                                                                                                                      




Cap sur Alger et Port Lyautey ( aujourd’hui Kenitra) Un regard en passant sur Tabarka et ses fonds transparents. Dans le lointain les eaux vertes du lac  d'El Mellah brillent au soleil . Un souvenir de vol ..un amerrissage en douceur  sur ce lac nous avait conduit tout droit  ,dans l’épaisseur des feuillages  d’ un  village  blotti  dans la verdure ... Les habitants stupéfaits vinrent nous prêter main forte en nous aidant à hâler notre hydravion vers le rivage . Dans le calme de cette nature ,  un   pique-nique  consistant auquel participent quelques habitants est  improvisé dans une totale allégresse  .
 C'est enfin  Constantine ,et le tumultueux fleuve du  Rummel , mais aussi Alger étalée à flanc de montagne ,dans la lumiére  .
Au nord de Tanger, les côtes d’Espagne et la ville forte de Tarifa ….et au loin ,à travers les brumes, le profil sévére du rocher de Gibraltar
Destination Port Etienne  26 octobre 1955        Karouba  Port Lyautey   7 heures de vol sur sunderland


Sunderland 53 S 1 24 Fevrier 1957 Dakar bel air Bathurst ref carnet de vol extraits de mon journal

En route pour Bathurst( Gambie anglaise ) ;;;aujourd hui Banjul
La Gambie ;;; Petit État continental d'Afrique. enclavé dans le Sénégal, s'étend de part et d'autre du cours inférieur et de l'estuaire du fleuve Gambie, Voilà notre objectif …Nous allons rendre visite au consul de France
Vol tranquille Notre vaisseau se pose sur un plan d’eau encombré de bateaux les plus diversArrivée au port en hydroplanant ….port trés fréquenté Mais ou est donc la bouée d amarrage , ?L’eau défile de part et d autre à grande vitesse et les trainards( elements de toile en forme d entonnoirs utilisés sur les plans d eau par vent faible )
) sont rapidement largués à la demande du pilote par les hublots arriére du pont inférieur
 Cette approche précéde la prise de bouée d’amarrage délicate sur ce plan d’eau sans une ride
Le risque pour le radio ou le radariste chargé de cette corvée est de passer par-dessus bord Ce risque n est pas inexistant particulierement lorsque le plan d’eau véritable miroir ne laisse aucune liberté au pilote de controler la vitesse da l’appareil Ce jour par exemple nous avons failli emboutir un cargo amarré sur le port
A l arrivée nous sommes attendus par le consul … et une nuée de représentantes du sexe féminin impatientes de visiter notre vaisseau Le pilote ne peut refuser et nos charmantes invitées envahissent le Sunderland interméde qui n’est pas pour déplaire à l’équipage ;;;; Echanges chaleureux et gracieux sourires ...quelques photos pour la postérité…..






















Une fuite d'huile inattendue …..et c’est l’escale     à Port Lyautey sur l'Oued Sebou . Descente acrobatique dans un brouillard tenace  .
Les plans de l'hydravion sont terriblement glissants ,un faux mouvement... et c'est le plongeon dans l'oued ..photo  une pensée
        





  






Re: ESCADRILLE 53 S

Message
Port Etienne    26 Juillet  1957 vent violent sur le plan d eau de Port Etienne (Nouadhibou)
A l abordage avec le ml 877 53S1

Notre vaillant Sunderland quitte la bouée , vent de sable pénétrant , mer agitée Au loin les maisons blanches de Port Etienne Un chalutier canarien nous observe... Peut être l'équipage n' a t il jamais vu d 'aussi prés un hydravion ?,Curieux... le chalutier s' approche à nous toucher et les deux pêcheurs manifestent leur enthousiasme
Soudain un violent coup de vent Le pilote inquiet et vigilant me demande" où est passé le chalutier" ?
Plus de chalutier ! Seul un océan de vagues agité par un vent
Quelques minutes d attente Avec surprise je découvre que le mât du chalutier s’est encastré à demi immergé sous la derive arriere de notre avion Enfin le frêle  chavire et disparait ! Un chapeau remonte la surface Mais ou sont les deux pécheurs ?
Suffocants et se débattant dans les vagues ,ils poussent des cris de détresse
Visiblement ils ne savent pas nager et disparaissent dans le creux d un énorme rouleau d’écume Enfin je les aperçois .....
Du sabord de l hydravion je leur jette deux bouées ils s accrochent avalant l eau de mer a profusion
Nous les hissons a bord a demi noyés Conclusion vol annulé et retour à la bouée !
Pleins de reconnaissance malgré la perte de leur outil de travail ils nous apportent aux cuisines un magnifique turbo,que le cuisinier préparera avec amour…

Cap sur la future capitale Nouakshott Vol sur Sunderland 1957(extrait carnet de vol juillet 1957 )BASE Dakar Bel air 53S

Une mission nous est destinée… localiser l emplacement de la future capitale de la Mauritanie
Fort vent de sable ce jour ;;; et notre navigateur  très affairé et transpirant se débat avec ses cartes ,ses instruments ,dérivométre et sextant La visibilité et très mauvaise et le sol parcouru par des tourbillons de sable Nous volons à mille pieds au dessus d un océan de dunes Le navigateur. annonce enfin" vertical Nouakshott "
Curieux, nous nous précipitons vers le hublot et apercevons une palmeraie et quelques tentes
Voilà donc Nouakshott perdue dans les sables…dont le .premier point d’eau est situé à 70 km mais désignée comme la future capitale

Aujourd hui Nouakchott née de rien,est un pôle d’attraction et une ville champignon dynamique de 850 000habitants , toujours en cours de développement





 par cornevin-hayton le Ven 25 Juil 2014, 15:13
de roger cornevin-hayton 53 S Karouba et Bel air
telergma le 21 Mai 1957 Vers 16 Heures crash d’ un Privateer sept victimes trois blessés deux disparus

La disparition du SM Josse lors du crash du Privateer 27 F ( flottille basée à Karouba )‘m’avait particulierement frappée! Ensemble à la BAN karouba dirigée par l’officier des equipages Tinés officier radariste , sa disparition laissait planer un certain mystére qui d ailleurs na jamais été éclairçi Je soupçonnais toutefois une issue fatale en opération apres sa disparition
EV Suret autre malheureux disparu de cette operation je l’ai connu lors de différents vols sur les avions quadrimoteurs de l époque
Tous deux furent frappés par le même destin ;;…Soupçonnant les causes de leur disparition dans l’ Aurés j’ai découvert dans l’ouvrage ci-dessous les élements apportant un début d explication

Extrait de « aviateurs en guerre « auteur Patrick-Charles Renaud

Me reférant à cet ouvrage je me suis interessé aux raisons et aux circonstances de la disparition de ce Privateer basé à karouba et tombé dans la région de Biskra ( 70 km au nord)

je rappelle les noms des membres de l’ équipage lors de cette mission

Victimes EV Kervella ,SM navigateur Gourmellon SM Roux de Vence SM radio Granet les seconds maitre mecanicien Cariou et Maton le matelot armurier Delepine

Blessés récupérés le SM pilote Monteleon , le Mtre armurier Bornet,et le SM armurier Grolleau

Disparus EV Suret et le SM radariste Josse

Recit simplifié du crash ( reference ouvrage ci dessus )

L’enseigne de vaisseau Suret a reçu son ordre de mission pour une reconnaissance armée au dessus des zones interdites des Aurés Alors que le ciel s est dégagé le Privateer décolle et met cap au sud Apres deux heures de vol le Privateer s’ engage dans une vallée en altitude afin d’éviter la barriére montagneuse qui leur fait face et bien trop haute pour pouvoir être franchie Le pilote amorce un virage à gauche au cours duquel l extremité de l aile gauche touche un rocher L avion prend feu avec prés de 8000 litres d essence dans les réservoirs d ailes Quatre membres de l équipage se retrouvent projetés ? à une dizaine de métres de l’avion devenu la proie des flammes Seuls Suret et Josse sont indemnes
Des voix étrangéres ponctuées de cris et de coups de feu,les font sortir de leur abri Une horde de fellagas entoure l avion Prudemment les trois survivants rampent vers la partie la plus sombre d ;une grotte
A l extérieur après avoir aidé les blessés Suret et Josse tombent aux mains des rebelles qui donnent le coup de grâce à deux blessés extraits du brasier
La nuit sera longue et froide , les trois marins entendront des coups de feu et les hurlements des rebelles qui passeront plusieurs fois devant la grotte
A l’aube plusieurs patrouilles de T6 décollent pour rechercher l épave … les trois survivants n osent pas sortir de la grotte
Les minutes paraissent interminables avant l’arrivée d’un hélicoptére parti à leur secours

Capturés ,l’ EV Suret et le SM josse seront les prisonniers d’un certain Oussifi Ahmed qui compte parmi ses membres un déserteur du 1er REP
Le bilan définitif du crash du privateer 28 F4 s élevera à 7 morts , 2 disparus et 3 blessés rescapés
Ce jour nous n’avons plus entendu parler de ces deux disparus …

Le commandant Turc ( ex commandant de la 26 F ex flottille de noroit ) enquêta sans obtenir( a ma connaissance ) de resultats concrets












mercredi 3 décembre 2014


Le dernier Noroit





                 le dernier vol d'un Noroit  2 Decembre 1954

Ce  ne sont que des Reflexions très personnelles    Qui mieux que nous qui sommes la mémoire vivante de la Royale, peut relater, par des souvenirs personnels, tout ce qui a fait cette Marine Moderne et Technologique (au détriment des relations humaines) ?  Fanch rédacteur responsable du site web " cols bleus et pompons rouges"






Le crash du Noroit    
 Témoin direct de ce drame  
 j ai donc gardé pour moi seul durant durant 61 ans mes observations et mes impressions …. ce qui me semble paradoxal dans un monde où tout le monde veut tout connaitre et tout savoir  Pourquoi ?parce qu’il n’existe pas à ma  connaissance de service  adapté  permettant aux témoins souvent impliqués dans un évenement quelconque  de s’exprimer  et c’est en cette occasion qu 'un site  web  démontre tous  ses avantages  et ses qualités

On ne peut exiger des témoins   qu’ils aient l’envie  de se souvenir et de s’exprimer Dans le cas qui nous interesse l’emotion ,la reflexion des individus témoins concernés passent  au second plan  « On honore les victimes chose normale mais il manque l’element   essentiel…  l’histoire de ‘l’événement « 
  (extrait article Stephane Grimaldi Directeur general du memorial  de Caen )




61 années  se sont donc  écoulées depuis l’arrivée de ce drame et    je n’ ai découvert aujourd’hui aucun autre témoin )  qui vit disparaitre… _Sept membres de notre escadrille ordinairement composée d une vingtaine de pilotes et techniciens de diverses spécialités
 Ce drame j avais pu y  assister  .du haut de  la vigie, situation privilégiée qui me permit de déclencher l alerte et de faire intervenir la vedette de sauvetage dans les meilleurs délais permettant peut être de sauver l’un des membres de l’équipage comme on le sait  seul survivant  

Seule tâche importante pour l,homme de la vigie ......                         la transmission des données de vol par  radio, températures ,vitesse et orientation du vent ,pression atmosphérique et inévitablement la surveillance du plan d 'eau fréquenté chaque jour par les pêcheurs tunisiens  .Je n’ai jamais été interrogé sur le sujet  et j’ai donc gardé  photos  réflexions et observations  dans ma mémoire  et  archives personnelles jusqu’a ce  jour où je puis  enfin m’exprimer
De mon poste dominant je distingue dans le lointain l' hydravion se rapprocher de la vigie  Un dernier virage...et le lourd hydravion  décroche  brutalement avant  de s 'écraser dans les flots dans une immense gerbe d 'écume

 Conscient de la gravité de l’événement  je descendais l’échelle de la vigie en  trombe et surgissais au PC  ops de la base ,perturbant le personnel administratif concentré sur sa propre  activité   Impressionné, sortant de son bureau  le commandant  me suivait    Mais   malgré ses jumelles et son escalade précipitée de l’échelle de la vigie il ne distinguait  rien à l’ horizon  Plan d eau totalement désert  …Seule l’écume des vagues… Etes vous sûr ,? me repetait il . ,. maintes fois 

Le doute ‘m’envahit .....cauchemar !hallucination passagére ?    et en complément  un plan d’eau agité mais totalement  désert .Impression que je n’ai jamais oubliée malgré le temps passé Je craignais en fait que mon imagination ait  pu prendre le dessus …

Plusieurs minutes s’écoulent  Quelques  morceaux remontent lentement à la surface   Soulagement ou constat  effectif du  naufrage ? Ma pensée était surtout dominée par la volonté de retrouver des rescapés  
Par radio j’apprenais enfin la récupération  d un rescapé grievement blessé et sept membres de l'équipage disparus avec lesquels nous apportions notre collaboration à chaque vol sur le lac de Bizerte notre lieu d'entrainement 


Le commandant de la base me confiait alors dés le lendemain  l'organisation des recherches sur le lac

Deux scaphandriers, deux hommes d’équipage ,un bateau atelier destiné aux scaphandriers 

Observations d’un scaphandrier      «  la profondeur varie de 7 à 10 métres  et le  fond est  couvert d algues qui nous empéchent d’avancer ..De plus notre déplacement sur ce  fond souléve des masses de sable rendant la visibilité très limitée «
En effet les « pieds lourds » se déplaçaient  très lentement et la fatigue aidant, un  certain renoncement  se manifesta  à  la limite du découragement   
Chacun leur tour nos vaillants scaphandriers  venaient prendre un bol d air sur le pont du bateau atelier  et communiquer les résultats de leurs recherches
poste mécanicien 


J’éviterai de parler de la récupération de l’épave et des   victimes après une semaine de recherches  et en particulier  de l’aspect du poste mécanicien ( voir photo )ou je reconnaissais toutefois  quelques uns de mes camarades de vol

le Sunderland remplacera le Noroit 1402  fin 1954










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