mercredi 3 décembre 2014

Le dernier Noroit





                 le dernier vol d'un Noroit  2 Decembre 1954

Ce  ne sont que des Reflexions très personnelles    Qui mieux que nous qui sommes la mémoire vivante de la Royale, peut relater, par des souvenirs personnels, tout ce qui a fait cette Marine Moderne et Technologique (au détriment des relations humaines) ?  Fanch rédacteur responsable du site web " cols bleus et pompons rouges"






Le crash du Noroit    
 Témoin direct de ce drame  
 j ai donc gardé pour moi seul durant durant 61 ans mes observations et mes impressions …. ce qui me semble paradoxal dans un monde où tout le monde veut tout connaitre et tout savoir  Pourquoi ?parce qu’il n’existe pas à ma  connaissance de service  adapté  permettant aux témoins souvent impliqués dans un évenement quelconque  de s’exprimer  et c’est en cette occasion qu 'un site  web  démontre tous  ses avantages  et ses qualités

On ne peut exiger des témoins   qu’ils aient l’envie  de se souvenir et de s’exprimer Dans le cas qui nous interesse l’emotion ,la reflexion des individus témoins concernés passent  au second plan  « On honore les victimes chose normale mais il manque l’element   essentiel…  l’histoire de ‘l’événement « 
  (extrait article Stephane Grimaldi Directeur general du memorial  de Caen )




61 années  se sont donc  écoulées depuis l’arrivée de ce drame et    je n’ ai découvert aujourd’hui aucun autre témoin )  qui vit disparaitre… _Sept membres de notre escadrille ordinairement composée d une vingtaine de pilotes et techniciens de diverses spécialités
 Ce drame j avais pu y  assister  .du haut de  la vigie, situation privilégiée qui me permit de déclencher l alerte et de faire intervenir la vedette de sauvetage dans les meilleurs délais permettant peut être de sauver l’un des membres de l’équipage comme on le sait  seul survivant  

Seule tâche importante pour l,homme de la vigie ......                         la transmission des données de vol par  radio, températures ,vitesse et orientation du vent ,pression atmosphérique et inévitablement la surveillance du plan d 'eau fréquenté chaque jour par les pêcheurs tunisiens  .Je n’ai jamais été interrogé sur le sujet  et j’ai donc gardé  photos  réflexions et observations  dans ma mémoire  et  archives personnelles jusqu’a ce  jour où je puis  enfin m’exprimer
De mon poste dominant je distingue dans le lointain l' hydravion se rapprocher de la vigie  Un dernier virage...et le lourd hydravion  décroche  brutalement avant  de s 'écraser dans les flots dans une immense gerbe d 'écume

 Conscient de la gravité de l’événement  je descendais l’échelle de la vigie en  trombe et surgissais au PC  ops de la base ,perturbant le personnel administratif concentré sur sa propre  activité   Impressionné, sortant de son bureau  le commandant  me suivait    Mais   malgré ses jumelles et son escalade précipitée de l’échelle de la vigie il ne distinguait  rien à l’ horizon  Plan d eau totalement désert  …Seule l’écume des vagues… Etes vous sûr ,? me repetait il . ,. maintes fois 

Le doute ‘m’envahit .....cauchemar !hallucination passagére ?    et en complément  un plan d’eau agité mais totalement  désert .Impression que je n’ai jamais oubliée malgré le temps passé Je craignais en fait que mon imagination ait  pu prendre le dessus …

Plusieurs minutes s’écoulent  Quelques  morceaux remontent lentement à la surface   Soulagement ou constat  effectif du  naufrage ? Ma pensée était surtout dominée par la volonté de retrouver des rescapés  
Par radio j’apprenais enfin la récupération  d un rescapé grievement blessé et sept membres de l'équipage disparus avec lesquels nous apportions notre collaboration à chaque vol sur le lac de Bizerte notre lieu d'entrainement 


Le commandant de la base me confiait alors dés le lendemain  l'organisation des recherches sur le lac

Deux scaphandriers, deux hommes d’équipage ,un bateau atelier destiné aux scaphandriers 

Observations d’un scaphandrier      «  la profondeur varie de 7 à 10 métres  et le  fond est  couvert d algues qui nous empéchent d’avancer ..De plus notre déplacement sur ce  fond souléve des masses de sable rendant la visibilité très limitée «
En effet les « pieds lourds » se déplaçaient  très lentement et la fatigue aidant, un  certain renoncement  se manifesta  à  la limite du découragement   
Chacun leur tour nos vaillants scaphandriers  venaient prendre un bol d air sur le pont du bateau atelier  et communiquer les résultats de leurs recherches
poste mécanicien 


J’éviterai de parler de la récupération de l’épave et des   victimes après une semaine de recherches  et en particulier  de l’aspect du poste mécanicien ( voir photo )ou je reconnaissais toutefois  quelques uns de mes camarades de vol

le Sunderland remplacera le Noroit 1402  fin 1954









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