juin 1955 Une pensée pour Bourguiba chevauchant en juin un fringant cheval noir et franchissant au galop les remparts de la ville comme ont pu le faire nombre de grands héros de l'histoire
Nous quittons Bizerte ce 26 Octobre 1955....
LE
15 Octobre 1963 nos derniers établissements de BIZERTE étaient
remis à l'état tunisien
Au
cours des 82 années de présence française sur les rives du vaste
lac relié à la mer par un goulet deux cités modernes de cinquante
mille et trente deux mille habitants ,un ensemble portuaire
industriel et aéronautique dont les infrastructures avaient surgi à
coté de la petite cité mauresque où nos marins débarquérent sans
tirer un coup de feu le 1 er mai 1881
Reflexions lointaines ;;;;.........
Peinture personnelle par Fly Sainte Marie peintre |
Destination Port Etienne 26 octobre 1955 Karouba Port Lyautey 7 heures de vol Sunderland
Decollage de Karouba dans une gerbe d écume...un dernier salut a sa plage bordée de palmiers et sa médina
Cap sur Port lyautey ,un regard sur Tabarka et ses fonds transparents Dans le lointain les eaux vertes du lac el mellah brillent au soleil
Decollage de Karouba dans une gerbe d écume...un dernier salut a sa plage bordée de palmiers et sa médina
C'est enfin Constantine ,et le tumultueux fleuve du Rummel , mais aussi Alger étalée à flanc de montagne ,dans la lumiére .
Au nord de Tanger, les côtes d’Espagne et la ville forte de Tarifa ….et au loin ,à travers les brumes, le profil sévére du rocher de Gibraltar
au loin le rocher de Gibraltar |
Cap sur Port lyautey ,un regard sur Tabarka et ses fonds transparents Dans le lointain les eaux vertes du lac el mellah brillent au soleil
Une fuite d'huile inattendue …..et c’est l’escale à Port Lyautey sur l'Oued Sebou . Descente acrobatique dans un brouillard tenace .
Les plans de l'hydravion sont terriblement glissants ,un faux mouvement... et c'est le plongeon dans l'oued ..
27 octobre 1955 Port Lyautey
Décollage de Port lyautey ,cap sur Port Etienne (aujourd’hui Nouâdhibou). Durée de vol 3 heures
Cap juby sur notre gauche noyé dans les sables du Rio de Oro...Une pensée pour Mermoz chef de station à Cap juby , privé de vol et peu enthousiaste à l'idée en 1930 de vivre loin du monde et de l'aventure de l'aéropostale
" Ce petit poste était alors aussi isolé de toute vie qu'un ilot perdu en mer ...cette dune toujours à sa place ,ce fort espagnol... » écrira Saint Exupery En effet Il passera plusieurs années dans ces lieux avec pour mission le secours aux aviateurs perdus dans le désert
Le chef espagnol du Rif veut affirmer la preponderance de l’Espagne sur ce morceau de territoire .Saint Exupery est désigne comme chef de place en octobre 1927
. C’est justement en 1928, en tant que chef d’escale de Cap Juby, que Saint-Exupéry passera ses nuits à écrire « Courrier Sud ». Il rentre en France et présente son manuscrit En 1929, Saint-Exupéry prend sa « plume » et écrit son premier roman, « Vol de Nuit », durant ses expéditions. Ses romans connaîtront un immense succès dans le monde entier. A l’issue de ces publications , il posera sa combinaison de pilote pour un costume d’écrivain.
. C’est justement en 1928, en tant que chef d’escale de Cap Juby, que Saint-Exupéry passera ses nuits à écrire « Courrier Sud ». Il rentre en France et présente son manuscrit En 1929, Saint-Exupéry prend sa « plume » et écrit son premier roman, « Vol de Nuit », durant ses expéditions. Ses romans connaîtront un immense succès dans le monde entier. A l’issue de ces publications , il posera sa combinaison de pilote pour un costume d’écrivain.
Mais sa mission à Cap juby c’est avant tout d’assurer un rapprochement avec les autorités espagnoles au mieux des intérêts de la compagnie
La securite des postes du desert s’installera alors tranquillement dans une austérité monacale dans ce petit poste où la solitude est propice à la reflexion et à l’ecriture
Saint Exupery conserve l’esprit du pionnier …mais beneficie de l’experience des epreuves traversées lors des années passées à découvrir le monde
Le phare Coppoloni et le cap Cansado sont en vue. Un appel de la tour de controle et notre hydravion se pose par un vent de sable aveuglant ,trainant un long sillage d'écume ,sur le plan d'eau de Port Etienne battu par les alizés soufflant dans la baie du Lévrier
27 octobre Escale à Port Etienne
Un groupe de boscos de la marine nationale s'agite en tous sens et nous indique l'emplacement de la bouée d'amarrage . Hydroplanage ,
Approche prudente ,la bouée est prise sans coup férir ,par un membre de l'équipage muni d'une longue gaffe. Exercice de routine pour un équipage entrainé.
A chaque décollage je me poserai cette éternelle question..Pourquoi ces bateaux en plein délabrement sont ils venus mourir si loin de leur port d'attache ?
Une vedette de la marine accoste pour les pleins de carburant... visite aprés vol ...vérifications diverses par l'équipage ..Parés pour un prochain décollage . ; ; ;
Au loin la blancheur des maisons de forme semi sphériq ues de Port Etienne se détache sur la teinte unie des dunes. Elles semblent construites sur le trajet du vent , qui balaie la baie avant de traverser le village .Deux miradors , plusieurs "demi tonneaux" de type Nyssen...C'est la base marine ... !
L'eau potable est trés rare sur cette terre isolée et le pastis du bar remporte un franc succés . Des toiles de parachutes tendues au plafond apportent une sensation de confort .Visage impénétrable , les maures de l'escale nous observent en silence
Des hamacs abandonnés depuis de longues semaines au sable du désert nous tendent les bras . Le sable est partout ...Les mouches s'accumulent en grappes sur les cordons de notre lit de fortune et s'envolent dans un lourd bourdonnement …
19 Juillet En route pour l'Aguerra
Pour n'être pas nés dans ce désert on peut toujours s'y adapter … aussi décidons nous malgré un brûlant vent de sable d'aller rendre visite aux phoques de Mauritanie en gardant à l'esprit que les multiples facettes du désert sont toutes hostiles à l'homme non aguerri .
Départ en camion 4 x 4 dés l'aube Long périple qui nous conduit au sommet d'une falaise surplombant la baie
Des phoques Moine installés dans ces eaux depuis des générations . .et guidés par les courants froids ont découvert ,miracle de la nature les eaux les plus poissonneuses du monde
Au retour photo devant le fort espagnol en présence d’une sentinelle espagnole très discréte
Un groupe de nomades enturbanné de cotonnades indigo nous invite sous la tente ,pour un thé fort et sucré Le premier verre est pour l'hôte d'honneur .Préséance de rigueur Le traçé de la frontiére entre la Mauritanie et le Rio de Oro date du début du XXeme siecle , alors que la Mauritanie est française et le Sahara occidental, espagnol. Le 27 juin 1900 , la France et l'Espagne signent le traité de Paris qui définit la frontière entre le Río de Oro (espagnol) et la Mauritanie (française)[1]. Le 4 octobre1904, la convention de Paris fixe les frontières du Saguia el-amra et de Cap Juby
Après le départ des Espagnols en 1975-1976 suite aux accords de Madrid le Maroc et la Mauritanie se partagent le Sahara occidental, mais un mouvement indépendantiste sahraoui, le Front Polisario, armé principalement par l'Algérie et la Libye, s'oppose à cette annexion.
22 juillet ordre de mission .Exercice de navigation
En embarquant sur notre vaisseau il nous faut surtout pallier aux dégâts causés par les mouettes ….
Un ordre de mission nous parvient du ministére de la marine ...identifier l'emplacement futur de la capitale de la Mauritanie... Nouakshott
Le navigateur note les coordonnées du lieu et nous décollons du plan d'eau dans un nuage d'écume et d'embruns Le soleil s'obscurcit ,un mur de sable barre complétement l'horizon .Au ras du sol les filets de sable et les tourbillons poursuivent leur course saccadée .Un voyageur égaré , dont les traces , fragiles témoins de son passage ,aurait grand mal à s'orienter
Vertical Nouakshott !annonce notre navigateur en sueur et trés affairé Pas un arbre, pas de campement ...Une immensité de sable Le navigateur a du se tromper . Mais non une oasis véritable ilot de verdure se dessine ...quelques tentes... un troupeau de dromadaires... .Nous avons identifié l’emplacement de la future capitale de la Mauritanie
La Mauritanie ( futur etat independant en 1960 alors qu’elle avait été rattachée à l’Afrique Occidentale française depuis 1920 Elle gagnera sa place sur l’échiquier international avec l’entrée à l’organisation des nations unies en 1960 et sa reconnaissance par le Maroc en 1969 )
28 Juillet
Ramassage de coquillages et de moules aprés le vol de nuit Une immense marée mouvante et brunâtre ..des milliers de crabes brandissant comme un rempart vers le ciel leur unique pince blanche détalent sur la plage dés notre arrivée et disparaissent dans leurs trous Des pélicans , des mouettes, des flamands roses,des cormorans dont le décollage lourd et laborieux nous remplit de joie
Plusieurs membres de l'équipage s'adonnent à leur passion favorite ,la pêche…barracudas , requins ,raies ,murénes agrippées aux rochers , peuplent les eaux de ce port du bout du monde mais la vision de ces bateaux abandonnés ne donne t elle pas l'impression de décevoir ces hommes qui ont tant espéré ,en voulant profiter trop rapidement des richesses de ces contrées désertiques où le temps semble s’être arrêté
29 juillet
En avant pour l'Aguerra village situé juste à la frontiére du Rio de Oro et de la Mauritanie .Ce territoire est sous domination espagnole Une garnison d'une quinzaine d'hommes a établi son campement dans les murs de ce fortin . Le village se protége du vent de sable par de rares barriéres de végétation arrachées au désert ,.le sable succéde au sable et la végétation semble capituler
Au retour notre 4x4 s'enlise dans un monticule de sable …. le crabotage et l’ardeur des passagers nous aident à sortir péniblement de notre situation . .
Au retour notre 4x4 s'enlise dans un monticule de sable …. le crabotage et l’ardeur des passagers nous aident à sortir péniblement de notre situation . .
Des phoques Moine installés dans ces eaux depuis des générations . .et guidés par les courants froids ont découvert ,miracle de la nature les eaux les plus poissonneuses du monde
Au retour photo devant le fort espagnol en présence d’une sentinelle espagnole très discréte
30 juillet
Parés pour l'hydroplanage . Un chalutier canarien nous observe avec curiosité et s'approche imprudemment à quelques encablures . Un violente rafale de vent et son mât heurte et s’accroche dans la derive de notre hydravion Le bateau chavire... trois hommes se débattent au milieu des vagues . Je leur jette une bouée .Ils s'y accrochent désespérement . Le bateau disparait dans les eaux agitées de la baie. Vol annulé
Le soir nos pêcheurs reconnaissants nous apportent un énorme turbot que nous destinons d'emblée au cuisinier de la base
Reprise des vols Dans le lointain un attroupement sur la plage …des pêcheurs imraguens sans aucun doute …
Les pêcheurs Imraguens farouchement attachés à leur mode de vie ont acquis une image de légende exercant leurs activités autour du Cap Timiris et du banc d’Arguin. Les bateaux utilisés dans la zone du banc sont des vieilles embarcations à voile de type canarien dont le nombre ne cesse de décroître. avec le temps …Postés sur la plage les pêcheurs attendent patiemment l’intervention des dauphins s’ébattant au large et qui ont pour rôle de rabattre le poisson vers leurs propres filets
Pas le moindre buisson sur la côte sablonneuse ,pas le moindre relief ou rocher que l'homme est en droit d'attendre du plus aride des paysages ..et pourtant c'est le plus surprenant refuge d'oiseaux marins de la planéte ....
Parlons de ce fort d’Arguin …disparu dans les dunes
.
. Il faudra attendre le 15è siècle pour que ce fort Arguin ,premier fort européen entre dans l'histoire avec l'arrivée des caravelles Portugaises, chargées d’aventuriers , , pillant quelques pauvres campements dans le but de " razzier " des esclaves. Bientôt les envahisseurs vont s'installer à demeure et bâtir une maison de pierre ,veritable forteresse et pratiquant , au nom du roi qui en a le monopole, un commerce d’ esclaves, contre tissus, vêtements, marmites, outils et armes.
Dans ce désert ,Arguin est la seule à posséder une réserve d'eau douce, ….obtenue à partir d’un puits ouvert sur ce plateau dénudé ,battu par le vent . Privilége qui permettra la permanence d'une présence humaine dans l'ile , expliquant ainsi en partie toute l'histoire de ceux qui ont pu vivre sous ce climat
Dans ce désert ,Arguin est la seule à posséder une réserve d'eau douce, ….obtenue à partir d’un puits ouvert sur ce plateau dénudé ,battu par le vent . Privilége qui permettra la permanence d'une présence humaine dans l'ile , expliquant ainsi en partie toute l'histoire de ceux qui ont pu vivre sous ce climat
Si le fort d'Arguin n'est qu'un obscur souvenir du passé en Mauritanie, l'esclavage, situation d’asservissement transmise de generation en generation lui, ne l'est pas encore. Même si la République islamique de Mauritanie, devenue indépendante en 1960, a finalement et légalement aboli en 1981 l’état d’asservissement de ces peuples ,cette situation reste un motif de discorde politique en attente de mesures concrétes
Jusqu’à nos jours , on a vu s'y déployer … aprés le pavillon portugais, le pavillon hollandais, puis les couleurs brandebourgeoises et françaises. Les derniers colonisateurs en sont partis en 1969, mais les murs et les tours détruites du fort aprés divers affrontements , resistent endormies dans les dunes , …
Aussi avons nous la plus grande difficulté à distinguer parmi ces ruines , ces amoncellements de sable et de rochers ,la présence réelle d’un fort ayant résisté au temps …
Jean-Baptiste Ducasse : marin français (né à Saubusse, près de Dax, 2 août 1646 - en France, 25 juin 1715)Pour le compte de la Compagnie du Sénégal dont il était l'un des directeurs, il fit plusieurs voyages en Afrique (1677-80), se signalant notamment par la prise du fort d'Arguin sur les Hollandais
.
J’ai survolé la Mauritanie ,ses plages désertes , ses dunes majestueuses, ses massifs rocheux pendant prés de trois années …Il m’était donc difficile de rester indifférent à la tragédie cette frégate disparue …..la Méduse J ’ai donc eu recours à un carnet de notes jauni par le temps et oublié dans le fond d’un tiroir …
L'écran radar fourmille d'une multitude de points brillants.. image PPI ;;; ce sont des flottilles de chalutiers canariens et des bancs de poissons.. masses compactes et phosphorescentes qui se déplacent à fleur d'eau prés de la surface .... au milieu d’un « retour de mer »qui noie véritablement l’écran
Je reste frappé par la mouvance infinie des dunes... dont les teintes varient avec l’heure de la journée et devenant rouges avec la déclinaison du soleil à l'horizon
Nous tentons quelques approches radar ne serait ce que pour identifier le point d’un naufrage célébre ,celui de la Meduse mais rien ce jour ,ne dissipera la part de mystere qui enveloppe cette disparition Face a cette terre aride la frégate s'est choisie la plus austere des tombes ,un immense plateau à fleur d'eau ,vaste banc de sable ….qui émerge à marée basse ... quelque part au sud du cap blanc par le travers de l'ile Tidra
Survolant ce désert où toute vegetation a laissé place au sable, il semble aisé sous ce ciel limpide , coiffant les bancs d'Arguin , d'évoquer la tragédie de ce bateau disparu
Le privilége de survoler cette région et de découvrir sous un ciel limpide les bancs d’Arguin ,incite inévitablement à vouloir évoquer et comprendre les causes de ce drame
Le roi Charles X envoya en mission une frégate commandée par Duroy de Chaumarey … pour y créer le comptoir du Sénégal alors que l’Angleterre venait de rendre à la France ce territoire Son but .. transporter le nouveau gouverneur et tout le personnel nécessaire au fonctionnement du comptoir ….
La Méduse ne part pas seule dans cette expédition, elle est accompagnée de trois autres bâtiments, la corvette l'Echo, le brick l'Argus et la flûte la Loire,
extraits" la revue maritime " |
En VERT on distingue l’étendue du banc la navigation au large de la Mauritanie bancs de sable constituant une zone de faible profondeur , un danger permanent pour la navigation
Le 02 juillet 1816, la frégate "la Méduse", qui utilisait des cartes de 1753, dont les erreurs pouvaient atteindre, hélas, une centaine de km, venait s'échouer dans quatre à cinq mètres d'eau, à 50 km de la côte et, pour comble de malchance à marée haute.On devine la suite, c'est la panique et l'évacuation de l'épave sous un brûlant soleil et dans le plus complet désordre; l'embarquement de 146 hommes (et une femme) sur un affreux radeau hâtivement construit ,à demi immergé et à bord duquel il n'y a ni vivres ni eau douce.
C'est alors la fuite du gouverneur Schmaltz et du commandant de la frégate, Duroy de Chaumareys,et l'odyssée désespérée de ces naufragés débarqués sur une plage et regagnant Saint Louis du Senegal à pied, dans le sable..à la merci des tribus maures .
. Des 145 passagers qui avaient pris place sur le radeau ,15 seront recueillis mourants par un brick "l'Argus " 12 jours aprés l'échouage de la frégate
La toile géante de Géricault (4,90 m x 7,15 m) exposée au Louvre va faire du radeau de la Méduse un thème si populaire et si célèbre, qu'elle attirera les critiques les plus sévéres d’un public sensibilisé par les circonstances de cette affreuse tragédie Le capitaine Duroy de Chaumarais est pris pour cible mais aussi l’artiste à qui l’on reproche cette reproduction trop réaliste de l ‘événement
Par la suite la tragédie sera interprêtée sous forme d’un opera en 4 actes, en 1839,
Le survol quotidien de ces régions désertiques en 1956 , dans le cadre d’une mission de navigation m’incitera une fois encore à me poser la question ..mais ou est donc disparue l’épave de la Meduse … ?
Le survol quotidien de ces régions désertiques en 1956 , dans le cadre d’une mission de navigation m’incitera une fois encore à me poser la question ..mais ou est donc disparue l’épave de la Meduse … ?
Enfin découverte de l’épave …..
La réponse je la trouverai 50 années plus tard ….lors de la lecture de l’ouvrage d un remarquable explorateur des fonds marins jean yves Blot Découverte de l’épave en 1980 .
j’en resume donc les points essentiels
Une premiere expedition sous le nom de Roussin –Givry avait atteint la côte d’Afrique en 1817 « deux hommes escaladent le promontoire pour y planter au sommet le drapeau blanc à fleur de lys
Le 4 avril l’expedition signale un « un objet remarquable « au sud .C’est sans aucun doute ,l’épave recherchée ….la méduse couchée sur le flanc babord à une position éloignée de celle donnée par de Chaumarey
Roussin signale alors les grossieres erreurs des cartes et la présence d’un plateau de sable et des profondeurs s échelonnent de 8 à 50 brasses imposant un sondage permanent Il insiste sur l’etat exceptionnel du navire . Une campagne de récupération permettrait de récupérer de nombreux objets , câbles , canons boulets etc … et…… 90000francs en or contenus dans 5 barils
Un mauvais coup du sort ..quelques mois plus tard , la frégate est démantelée par les coups de vent La présence des requins interdit toute plongée et les cartes s’obstineront à mentionner pendant plusieurs décennies « débris de la méduse « ou « wreck of the méduse »
En 1937 alors que le site est inviolé depuis plus d’un siecle la campagne permet d’améliorer la carte établie par l’expedition précédente Aucune trace de la méduse …
Une seconde campagne en 1961 1963 permet de compléter les connaissances du banc d’Arguin … mais pas de trace de l’épave
Dix ans plus tard ,nouvelle déception …
Toutefois l’intérêt et la curiosité persistent grâce à un homme qui se passionne depuis de longues années pour la frégate disparue , le professeur Théodore Monod dont les travaux lui valent une renommée mondiale dans la connaissance du grand désert saharien
La solution définitive va finalement resulter de sa rencontre avec un jeune archeologue plein d’énergie et d’enthousiasme Jean –
Yves Blot
Yves Blot
Je fais reference à son ouvrage « Chronique d’un naufrage ordinaire « publié en 1980
Dans le cadre des moyens de recherches, l’exploration aérienne , le sonar ,le sondeur à sediments , le scanner à infra rouges apparaissent d’emblée inutilisables
Reste le magnetometre à protons mis au point pendant la seconde guerre mondiale lors de la recherche d’un moyen de détection des sous marins en plongée et qui devrait permettre de déceler les parties metalliques issues de l’épave et réparties sur une centaine de metres carrés
Note
Les magnétomètres peuvent être des compléments aux détecteurs de métaux classiques. Ils sont en mesure de détecter des métaux ferreux à grande profondeur (ou sous l'eau, pour les épaves) en analysant les variations locales du champ magnétique terrestre....
Dans le cas présent un objet remorqué mesurera à chaque instant le champ magnetique de la zone qu’il traverse La zone à prospecter est soigneusement quadrillée et toute masse métallique rencontrée par l’objet va produire une modification du champ magnetique terrestre déclenchant alors un systeme d’alarme
La chance sourit à l’expedition , une anomalie magnetique de 1000 gammas est repéree puis confirmée Deux plongeurs confirment la présence d’une épave et revenus la surface annoncent la présence sur le fond de canons de fer et de clous de cuivre L’enthousiame est grand …. ce ne peut être que la Méduse
Jean yves Blot plonge à son tour dans une eau opaque et glauque La visibilité ne dépasse pas 1 metre 50 et la profondeur est limitée à 5 ou 6 metres « Quelques herbes épaisses poussent ça et là …. une épave ancienne surgit…. rongée par plus d’un siecle de séjour sous marin Des poissons hantent le fond ….. une tige de fer , un canon enrobé dans une épaisse gangue de calcaire puis un autre ,des feuilles de plomb , des chevilles de cuivre «
A la mi janvier , l’exploration se disloque .Une identification plus approfondie permet de dire qu’il s’agit bien de la Méduse Mais la solution de cette énigme entraine une interrogation Que sont devenus les fameux barils de pieces de monnaie ?
L’une des expeditions précédentes s’est elle approprié ces pieces d’or ….en toute discrétion
Une autre hypothese inattendue …. les barils n’auraient pas quitté le royaume le commandant du bateau aurait mis en lieu sûr les 90000 francs avant le départ Le mystere reste donc entier
En conclusion quelle que soit la verité ,c’est l’horreur du drame du radeau mis en évidence par la réaction de l’opinion publique devant le tableau de Gericault qui retiendra l’attention .La rencontre du drame et d’une œuvre exceptionnelle exaltant et fixant l’image de ces hommes désespérés n’a pu laisser indifférents les amateurs de sensations fortes
jean yves Blot auteur de l’ouvrage aime rappeler …. « Sans le radeau …la disparition de cette frégate n’aurait été qu’un simple fait divers »
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