lundi 23 novembre 2015

A la découverte de l épave de la méduse


lundi 2 mai 2016


Gorée.... Ile d 'histoire .....




b








Voilà ce que  jai retenu aprés  trois années passées au Sénégal Souvenir de trois années passées a Dakar Bel air ou j exerçais la spécialité de radariste sur Sunderland
Chaque jour je survolais l ile de Gorée  aussi bien au décollage qu a l'amerrissage.......une douzaine de décollages et d'amerrissages par matinée ...
je ne pouvais donc faire autrement que de songer et de rêver en dehors des perçées radar au spectacle qui se déroulait sous la coque de    l'hydravion .....les   contours  de ... l ile de Gorée 

Parlons donc de cette petite île  de Gorée   située à 3,5 km au large de Dakar et des côtes du Sénégal,
 Elle fut  du XVe au XIXe siècle le plus grand centre de commerce d'esclaves de la côte africaine

Gorée 28 ha petite ile,longue d un kilométre au plus ; située dans une mer intérieure au centre de l 'anse dessinée par l éperon rocheux qui porte Dakar  Il ne faut que quinze minutes  aux vedettes à vapeur pour aller d un lieu à un autre

Mais mes lectures et mes découvertes me faisaient comprendre que l histoire du Sénégal était marquée par l histoire de Gorée et chaque vol au dessus de cette ile pleine d histoire me faisait rêver
Petite ile témoignant d 'un passé particulièrement douloureux et d’une expérience humaine sans précédent dans l’histoire des peuples.





   
                             Ile de Gorée
 
Son histoire   apporte alors un témoignage exceptionnel sur l’une des plus grandes tragédies de l’histoire des sociétés humaines : la traite négrière. 
— Forts, bâtisses, rues, places, etc. — racontent, chacune à sa manière, l’histoire de Gorée qui a été du XVe au XIXe siècle le plus grand centre de commerce d’esclaves de la côte africaine.
 Son architecture est caractérisée par le contraste entre les sombres quartiers des esclaves et les élégantes maisons des marchands d'esclaves.
Le  president des Etats unis o Bama  lui-même attiré par la terre de ses ancêtres du Kenya marqua un point d honneur à vouloir  visiter en  2013 le continent qui avait vu naitre ses ançêtres  et surtout rendre hommage à l’immensité des esclaves noirs qui avaient quitté par la force leur terre natale .
Goree Island
Île de Gorée


Un quart d'heure en chaloupe suffit pour relier Gorée au reste du continent. D'une superficie de 28 hectares, l'île attire de nombreux visiteurs qui ressentent une émotion particulière en parcourant ses ruelles étroites et paisibles.  
Trois siècles durant, de nombreux africains ont été réduits à l'esclavage et embarqués, à partir de l'île de Gorée, en direction du continent américain.
Dans la fameuse Maison des Esclaves, à quelques encablures de Dakar on peut encore voir les cellules des femmes, des hommes ou des enfants, les cachots pour les rebelles, la porte pour le «voyage sans retour» donnant sur l'océan, et l'escalier à double révolution conduisant aux appartements des négriers
http://i47.servimg.com/u/f47/14/17/85/70/1960_c11.jpg
Image

HISTORIQUE DE L'ESCLAVAGE ET DE LA TRAITE
Ecrire sur l’esclavage et la traite des Noirs est douloureux et périlleux,mais l histoire (de 1550 à 1850)est là présente pour nous rappeler un certain nombre de faits témoignant de l horreur de la traite et du terrible comportement des négriers

Cet   événement nommé " la traite des noirs " marqua l’histoire de l’humanité : À cette époque, les Européens amenèrent entre 10 et 12 millions d’esclaves africains en Amérique, par bateau. Cet événement a marqué de façon particulière et dramatique le cours de l’histoire sur tout le continent américain.

 j ai pu trouver une explication lors de mes recherches sur le sujet

Les pertes en vies humaines commençaient lors de la chasse aux futurs esclaves, se continuaient pendant leur acheminement jusqu'à l’embarquement sur la côte atlantique puis lors de la traversée. 
Résultat de recherche d'images pour "THE NOMADES PORT ETIENNE NOUADHIBOU"On estime à 30% le nombre de captifs finalement débarqués sur les côtes Américaines ou autres tel le Brésil
 En effet, à cette époque, plusieurs grands pays européens, désireux de s’approprier davantage de territoires et de richesses, ont mis en oeuvre des expéditions visant à découvrir de nouvelles terres à exploiter. Les pays européens ont donc envoyé des colons pour peupler les nouvelles colonies européennes d’Amérique.
 Les colons avaient le mandat d’exploiter ces nouvelles terres étrangères et d’en tirer des ressources naturelles (or, argent, café, sucre, coton), qui allaient permettre aux Européens de s’enrichir.
C’est entre 20 et 100 millions d’hommes et de femmes, qui furent perdus pour le continent africain et livrés au destin  la plus affreux
Au Sénégal, il y avait un esclave pour un homme libre et, dans certaines régions quatre à seize esclaves par homme adulte libre.

L’esclavage et le servage ont donc  été à la base de l’économie de la plupart des civilisations et  furent  abolis en France en1848



Presqu ile du cap vert (ci dessus )


Le climat de Dakar lui ;;; a sa celébrité ,Chaleur sénégalienne est devenu synonyme de température a peu prés infernale 
Ce n’est pas toujours le cas ... . de la Toussaint à  la Pentecôte le soir il fait frais comme en France aux beaux jours de la fin du printemps ,le ciel est d un bleu merveilleux sans nuages
Seule l’heure du midi sous un soleil implacable reste dure, les visages sont joyeux, les santés altérées 
En juin les choses se  gâtent  … Non seulement le thermomètre grimpe allégrement  mais ce qui est plus grave la chaleur devient humide ,le ciel se couvre de nuées opaque et des orages furieux chassent sur le pays des averses dévastatrices
En septembre et octobre la queue de l’hivernage donne parfois à la côte sénégalaise la température d un bain turc ,les européens sont alors dévorés par la bourbouille   Petits et Grands en sont les victimes
Jour et nuit la sueur baigne les corps, les vétements ;;;; tout effort épuise.... on transpire à outrance
La ville est comme plongée dans une douce torpeur Les noirs allongés dorment affalés sur les bancs ou sur les trottoirs ,plongés dans la moiteur du midi

A ce sujet un simple séjour a Port etienne     km au nord temperature séche et élevée 38 degrés humidité 35 pour cent suffisait a faire disparaitre cette maladie de peau insupportable 





Donc Retour a Bel air ... et  cap sur Port Etienne

Une bordure  mouvante d écume  blanche...... la barre  …elle rêgne artout   quel que soit l'état de la mer Il  est toujours périlleux de la franchir
et enfin........ Port Etienne







............................................................................................................................................................























 

                                                          
Résultat de recherche d'images pour "nichonville"

J

 
 

                                                           












Aucun commentaire:


Enregistrer un commentaire





 27 octobre  1955  Notre Sunderland  Escale à Port Etienne 
Arrivons de Port Lyautey

Le phare Copoloni et le cap Cansado sont en vue. Un appel de la tour de contrôle et notre hydravion se  pose  par un  vent de sable aveuglant  ,trainant un long sillage  d'écume   ,sur le  plan d'eau de Port Etienne battu par les alizés soufflant dans   la baie du Lévrier  
Un groupe de boscos de la marine nationale  s'agite en tous sens et nous indique l'emplacement de la  bouée d'amarrage . Hydroplanage ,  approche prudente  ,la bouée est prise sans coup férir ,par un membre de l'équipage muni d'une longue gaffe.   Exercice de routine pour un équipage entrainé. 


Notre chaloupe accoste au vétuste appontement de bois , secoué par le ressac., planté au bord d'une longue gréve blanche où des barques délabrées et de vieux chalutiers achèvent de disparaitre,noyés par   une longue  coulée de sable 

A chaque  décollage je me poserai cette éternelle question..Pourquoi ces bateaux en plein délabrement sont ils venus mourir si  loin de leur port d'attache ?


 ARRIVEE DE PORT LYAUTEY   PRISE DE BOUEE





Réves de jeunesse Mermoz ,Saint Exupéry avaient non  seulement survolé cette région mais connu les pires vicissitudes
D' autres l écriront mieux que moi mais cela ne m empêche pas d ' apporter  ma petite pierre a   l' édifice 



plan Jean yves  Blot
La baie du lévrier est une vaste baie  située au nord-ouest de la Mauritanie  à proximité de la frontière avec le Sahara occidental  La baie sépare le Cap blanc de la côte principale. Ses eaux calmes abritent le port de Nouadhibou , nommé Port Étienne avant l'indépendance.

 







la base marine de Port Etienne lors de notre arrivée

Au loin la blancheur des maisons de forme semi sphériques de Port Etienne se détache sur la teinte unie des  dunes.

Résultat de recherche d'images pour "nichonville"

 Nom trés pitoresque porté par cet ensemble de maisons de forme arrondie







Une  vedette de la marine accoste pour les pleins de carburant... visite aprés vol ...vérifications diverses par l'équipage  ..Parés pour un prochain décollage . ; ; ;

Au loin la blancheur des maisons de forme semi sphériques de Port Etienne se détache sur la teinte unie des  dunes. Elles semblent construites sur le trajet du vent , qui balaie la baie  avant de traverser le village .Deux miradors , plusieurs "demi tonneaux"    de type  Nyssen...C'est  la base marine ... !



A une vingtaine de km au sud de Port Etienne se dresse tout au bout de la péninsule  le phare du cap blanc que nous survolerons chaque jour pointe, la plus avancée du continent saharien
je me posais donc l éternelle question " mais ou est donc enfouie l'épave de la méduse "
Pris dans le cadre d une mission et sans moyens de recherches efficaces il nous était difficile d apporter le moindre résultat Notre seule arme le radar centimétrique don l 'écran laissait apparaitre tous les objets présents a la  surface de la mer ,bateaux de pêche et objets les plus divers .sans compter  un" retour de mer " dissimulant par sa présence tout objet flottant  En résumé aucun moyen de découvrir l écho de l épave située a quelques m7tres de profondeur et noyée dans les méandres des bancs de sable émergeant a marée basse

 Corvée en perpective pour l équipage .....les dégats causés par les mouettes


Une rencontre inattendue .....



Ce  problème que Je me posais jean yves Blot l' a résolu ...
Ecrire ce que je ressens   lors du survol de   cette mer hérissée de bancs de sable émergeant a marée basse  est indéfinissable   


 Au terme d un immense travail jean yves Blot archéologue sous marin infatigable , historien, plongeur; hommes de talent qui possédait toutes les qualités de l explorateur et de la connaissance historique mit un terme en 1980 a toutes mes interrogations
invités sous la tente ......pour un thé fort et sucré
IL réalise le rêve de tant d autres et  retrouve avec son équipe    l 'épave de la Méduse sur les bancs d' Arguin.... la frégate disparue depuis 1816



Distingué à l'île Maurice par ses travaux importants sur l'épave du Saint-Géran, le bateau de Paul et Virginie, il crée, sous la présidence du professeur Théodor Monod, le « GRIEEM » (Groupe de recherche pour l'identification et l'exploration de l'épave de La Méduse).;;;;;;;


La véritable histoire du radeau de La Méduse devient alors un véritable hommage à l'instinct de survie des naufragés, aller jusqu'au bout de leur humanité – voire au-delà –, à la rage de créer chez Géricault et à la volonté indéfectible de comprendre de la part des chercheurs contemporains les causes de ce drame 
Un récit émouvant qui soude la mort, l'art et la mémoire.( ref a GRIEEM » (Groupe de recherche pour l'identification et l'exploration de l'épave de La Méduse).


"Ils partirent à 151 et arrivèrent à 15… Qui connaît la véritable histoire du Radeau de La Méduse ? Peint en 1819, le chef-d'œuvre romantique de Théodore Géricault a atteint une telle renommée qu'il a depuis occulté le fait divers réel qui l'a inspiré. En juin 1816, un navire français, La Méduse, quitte le port de Rochefort en direction du Sénégal. Son équipage, composé de civils, fonctionnaires, marins et soldats doit s'installer dans cette ancienne colonie restituée par l'Angleterre. Mais par la faute de la cartographie aléatoire de l'époque et de l'imprévoyance de son commandant, La Méduse s'échoue sur un banc de sable, au large de la Mauritanie. Les canots de sauvetage se révélant en nombre insuffisant, 151 passagers sont sommés de prendre place sur un radeau de fortune de 20 mètres sur 12, avec cinq tonneaux de vin en guise de vivres. Seuls 15 d'entre eux survivront, secourus par un autre navire français, L'Argus, après treize jours de dérive. Quels terribles événements expliquent ce décompte macabre ?"

Depuis cette époque, et aussi longtemps que les structures noircies de la coque se dressaient encore au-dessus des eaux vertes du banc d'Arguin, il est probable que l'épave fut « visitée » à plusieurs reprises par des pillards à la recherche du « trésor » : trois barils contenant 90 000 piéces d 'or"

je me suis largement inspiré des observations lièes aux découvertes de jean yves Blot  ....Il m'était difficile de faire autrement ....


"L, essentiel de l'anomalie que l on doit  attendre est donc composée d objets en fer massifs, canons ,ancres Nous disposons de magnétomètres pour détecter l' épave mais rien pour localiser la zone de recherches

La CSEE dispose du Sylosat pilier du positionnement en mer l'endroit ou se perdit la frégate découverte de l'épave grâce aux moyens du positionnement satellite de l'époque (SatNav).

Nous allons évoluer sur la partie du banc d 'Arguin la plus exposée   la houle celle ou les hauts fonds sont plutôt inquietants entre trois et cinq mètres 
 --------------------------------------------------------------------------
L' anomalie magnétique vient d etre retrouvée ... une forte concentration de fer et acier Les deux plongeurs sont enfin prêts notre bateau  jette l ancre a proximite du lieu de l 'anomalie constatée

les minutes passent interminables;;;

Soudain une voix jaillit du haut parleur , sa voix ressemble a un vol de perruches au dessus d ;un champ de tournesols...

Des noms fusent ....canons de fer ,clous de cuivre , la voix répéte «  c est la méduse il n 'y a pas a tortiller c est la méduse

Nous sommes en décembre et l eau n est certainement pas a 22degrés la Visibilité ne dépasse pas un métre, un mètre cinquante la profondeur n 'est que de 5 a 6 mètres,le fond est de sable comme prévu , un morceau de métal oxydé apparaît

Au fur et a mesure de ma progression surgit le décor habituel d une épave ancienne … une tige métallique de forte section apparaît cette tige est la verge d une ancre, je découvre une seconde ancre posée sur le sable

Voilà justement un canon camouflé sous une immense gangue de calcaire .... tiens un autre.... un autre encore....

et soudain c est le choc une lueur dans le brouillard vert une cheville une grosse cheville de cuivre... l épave est celui  d'un navire de guerre........."



 
Le documentaire fiction d'Herlé Jouon raconte l'histoire d'une métamorphose : celle d'un des faits divers les plus dramatiques de la marine militaire en un des chefs-d'œuvre les plus percutants de la peinture française.


NOTE Le professeur Monod a une longue relation avec le banc d'Arguin. C'est à son initiative que le gouvernement mauritanien a transformé cette zone en parc national en raison de son extraordinaire richesse en poissons, qui en fait un lieu d'escale favori de millions d'oiseaux migrateurs.
 :


Mais c'est aussi historique .....où l'on voit qu'un incompétent bien né M. de Chaumareys est nommé capitaine pour ce qui devait être une navigation de routine : transporter des émigrants à Saint Louis du Sénégal. Mais son incompétence n'avait  d'égale que Son ignorance de la navigation


  1955  Notre Sunderland  Escale à Port Etienne 
Arrivons de Port Lyautey( aujourdh'ui Kenitra )


Le phare Coppoloni et le cap Cansado sont en vue. Un appel de la tour de contrôle et notre hydravion se  pose  par un  vent de sable aveuglant  ,trainant un long sillage  d'écume   ,sur le  plan d'eau de Port Etienne battu par les alizés soufflant dans   la baie du Lévrier  
Carte du cap Blanc, aujourd'hui râs Nouâdhibou (1958)Un groupe de boscos de la marine nationale  s'agite en tous sens et nous indique l'emplacement de la  bouée d'amarrage . Hydroplanage ,  approche prudente  ,la bouée est prise sans coup férir ,par un membre de l'équipage muni d'une longue gaffe.   Exercice de routine pour un équipage entrainé.


Notre chaloupe accoste au vétuste appontement de bois , secoué par le ressac., planté au bord d'une longue gréve blanche où des barques délabrées et de vieux chalutiers achèvent de disparaitre,noyés par   une longue  coulée de sable 






,La bouée est prise sans coup férir ,par un membre de l'équipage muni d'une longue gaffe.  

 




Devant nous..... notre campement des années 50.....le vent et le sable




A une vingtaine de km au sud de Port Etienne tout au bout de la péninsule se dresse le phare du cap blanc pointe la plus avancée du continent saharien avant l' infléchissement de la côte vers le sud repère essentiel aux navigateurs
 C est ce cap qu 'a manqué la méduse dans la nuit du 1er au 2 juillet 1816 


Au delà 100 km plus bas s 'étend un vaste traquenard;..... des milliers de km 2   d un banc  de sable a peine immergé que les navires doivent à tout prix contourner par le large 











duse A marée haute ces bancs de sable sontinvisibles et présentant un réel dange pour le navigateur non averti

J ’ai  eu recours à mon  carnet de vol  jauni par le temps et bien rangé dans le fond d’un tiroir …je lis    20   séjours à Port Etienne et autant de survols de l’ile Tidra et des bancs d Arguin   Au cours de nos missions sur Port Etienne de 1955 à  1957  J’ai donc  survolé comme beaucoup d autres la  Mauritanie ,ses plages désertes , ses dunes , ses massifs rocheux  et enfin les bancs d Arguin  …Il m’était donc difficile de rester indifférent à la tragédie de  cette  frégate disparue dans la région au siécle dernier …..la  Méduse  tragédie reprise par les écrivains de l époque Et pourtant chaque jour en cours de vol ‘ aucun membre de l équipage  ne se posait  la question ignorant le drame qui s était déroulé le siécle précédent au large de cette région désertique
                                            Notre Sunderland amarré  à la bouée

Assailli par les mouettes ....!
Les maures  nous invitent sous leur tente pour un thé fort et sucré
Seul sur la planéte !


                                                                                                                                                  
Notre Survol journalier du Cap Blanc, promontoire rocheux et désolé sur fond de brume la baie du Lévrier  Plus désolé ,.plus stérile encore que le reste de la côte ... Pas le moindre buisson sur la côte sablonneuse ,pas le moindre relief que l'homme est en droit d'attendre du plus aride  des paysages ..et pourtant c'est le plus surprenant  refuge d'oiseaux marins de la planète ....mais c’est là aussi que nous  réalisons entre deux vols  les plus belles pêches en espérant que les requins ne viendront pas troubler notre quiétude de pêcheur amateur     



Distinguer en dessous de nous l’emplacement approximatif du naufrage c ‘était rechercher une aiguille dans une botte de foin…
 
En survolant ce lieu désertique ,de notre couche de  nuages   il nous est facile de distinguer sans efforts cette eau d'un vert profond qui s'éclairçit  lors de la présence d'un banc de sable effleurant  la surface de l'eau C'est   en effet le fameux banc d'Arguin, un immense banc immergé ,une plate forme sous marine située bien au large constamment recouverte d'eau... Une immensité d'eau de  faible profondeur à différents endroits cachant comme on le sait … un  gigantesque  piège aux marins non informés ..Ce sont les bancs de sable  ….’C est là que  la Méduse s’échoua un beau jour de 1816 


Le privilége de survoler cette région et de découvrir sous un ciel limpide les bancs d’Arguin  ,incite inévitablement à vouloir évoquer et comprendre les causes de ce drame

Inexpérience du capitaine ou cartes mal renseignées ? Le sujet a été largement traité !
Nous tentons quand même quelques approches radar ;;; Ne serait ce que pour évaluer  le point de ce  naufrage célébre ,mais rien ce jour  ,ne dissipera la part de mystere qui enveloppe cette disparition Face a cette terre aride la méduse s'est choisie la plus austère  des tombes , « les bancs d’Arguin » un immense plateau  à fleur d'eau ,vaste banc de sable ….qui émerge à marée basse ... quelque part au sud du cap Blanc par le travers de l'ile Tidra 

 Notons la position exacte du naufrage en 1816 que nous survolions pratiquement chaque jour dans le cadre de nos missions 
20 degrés de latitude nord 17 degrés west par le travers de l ile Tidra    ( 5 metres d'immersion environ  100  miles au sud de Port Etienne ( Nouadhibou) notre base d hydravion Sunderland


 
Sunderland ...décollage !!!!

Recherches de l 'épave de la méduse ( suite )


La réponse je la trouverai 50 années plus tard ….lors de la lecture de l’ouvrage d un remarquable explorateur des fonds marins jean yves Blot
Découverte de l’épave en 1980 .donc 25 ans aprés notre séjour à Port Etienne


Je fais référence à son ouvrage « Chronique d’un naufrage ordinaire «publié en 1980
Dans le cadre des moyens de recherches, l’exploration aérienne , le sonar que l on utilise dans nos escadrilles ,les sondeur à sédiments , le scanner à infra rouges apparaissaient d’emblée inutilisables
Restait le magnétométre à protons mis au point pendant la seconde guerre mondiale lors de la recherche d’un moyen de détection des sous marins en plongée et qui devait permettre de déceler les parties métalliques issues de l’épave et réparties sur une centaine de metres carrés
La chance sourit enfin à l’expédition , une anomalie magnétique de 1000 gammas est repérée puis confirmée ( reference faite à l ouvrage de jean yves Blot) Deux plongeurs confirment la présence d’une épave et revenus à la surface annoncent la présence sur le fond de canons de fer et de clous de cuivre L’enthousiasme est grand …. ce ne peut être que la Méduse

Jean yves Blot plonge à son tour dans une eau opaque et glauque La visibilité ne dépasse pas 1 mètre 50 et la profondeur est limitée à 5 ou 6 mètres
« Quelques herbes épaisses poussent ça et là …. une épave ancienne surgit….rongée par plus d’un siècle de séjour sous marin Des poissons hantent le
fond …..
les minutes passent interminables;;;

Soudain une voix jaillit du haut parleur , sa voix ressemble a un vol de perruches au dessus d ;un champ de tournesols...

Des noms fusent ....canons de fer ,clous de cuivre , la voix répète «  c est la méduse il n 'y a pas a tortiller c est la méduse

Nous sommes en décembre et l eau n est certainement pas a 22degrés la Visibilité ne dépasse pas un mètre, un mètre cinquante la profondeur n 'est que de 5 a 6 mètres,le fond est de sable comme prévu , un morceau de métal oxydé apparaît

Au fur et a mesure de ma progression surgit le décor habituel d une épave ancienne … une tige métallique de forte section apparaît cette tige est la verge d une ancre, je découvre une seconde ancre posée sur le sable





En conclusion quelle que soit la vérité ,c’est l’horreur du drame  du radeau mis en évidence par la réaction de l’opinion publique devant le tableau de Géricault   qui retiendra l’attention .La rencontre du drame et d’une œuvre exceptionnelle exaltant et fixant  l’image de ces hommes désespérés  n’a pu  laisser indifférents les amateurs de sensations fortes 

Incendie a bord

 Le 30 décembre 1953 noroit no 22    nous décollons pour un vol de  huit heures ,  pleins complets , équipage entrainé , plein beau temps Le ciel est bleu sans nuages et les derniers reliefs de la côte s estompent au loin
Soudain une fumée .... envahit  le cockpit Un incendie se déclare .....  Réaction instantanée du pilote «  Coupez le radar «  ..Une grosse fumée aveuglante.. Inquiétude générale  .... le feu se propage rapidement  dans l aile gauche
Manoeuvre délicate …Le pilote dans un réflexe de circonstance plonge l hydravion vers la mer …le choc est brutal ....l hydravion rebondit sur les crêtes de vagues  Le feu prend des proportions ;;;

Précipitation vers les  dinghies de sauvetage 
 le pilote, homme d 'expérience lutte pour maintenir l avion en ligne de vol 
Les flammes surgissent et nous aveuglent Posés en catastrophe  i.C'est  la chasse aux gilets et aux canots de sauvetage Plongeon dans l eau glacée Mais que l èau est  froide!
Me voici seul dans mon dinghie Isolé …mae west équipée , flottant  au grès de ce  vent de décembre sur les eaux agitées de la méditerranée…
Heureusement initiative  le radio de bord avait eu la bonne idée de lancer un SOS …. 

Aprés deux heures d' errements sur les eaux froides   nous voici  environnés de bateaux .....Enfin  recueillis  par tout ce qui pouvait naviguer dans notre secteur  Bateaux lançés à notre recherche pendant que notre vaisseau se consumait lentement mais sûrement ..berçé par ce vent d hiver glacial et pénétrant 
Un disparu toutefois Un membre d équipage...le médecin .... Guidé par son instinct   aventureux il  avait  formulé le désir de participer à notre vol et  quitté l avion en toute indépendance …retrouvé aprés de longues heures de recherches  il nageait alors désespérément ,porté par le vent violent , mae west perforée et le corps couvert de fluorescéine , teinture artificielle qui lui donna pour une semaine l’apparence d’un mort vivant

 Il ne remettra plus jamais les pieds sur cet avion..... nous assure t il !

 Mais que l 'eau était froide  en ce 30 décembre !




0

Ajouter un commentaire