Le lac de Bizerte
Bizerte également désigné comme la lagune de Bizerte, est une étendue d'eau salée située au sud de la ville de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.
Communiquant avec la mer mediterranée par un chenal de sept kilomètres, il est relié au lac d ichkeul par le canal de l'oued tinja . Le lac s'étend sur 120 km2 et a une profondeur moyenne de sept mètres pouvant atteindre douze mètres .
Le Noroit ,je me demande encore comment j’ai pu sortir sans dommages de cet engin volant …mais qui m’apporta tant de joies avant de connaître le pire …
En fait j’avais effectué quelques centaines d heures de vol aux Mureaux sur cet hydravion réputé fragile et particulierement sensible à l’air marin…..,De nombreux problémes en exergue …. avant que cet accident majeur mette un terme à son existence ,,,, feu à bord … échouage en raison d’ une panne de moteur , entrée d’eau accidentelle…due à un dérivométre oublié , mais aussi la récupération en pleine mer et en plein hiver de notre équipage .
En fait ce premier incident était déjà un avertissement …, le feu avait pris naissance dans le circuit électrique de l’aile gauche alors que nous volions à 2000 métres
Perdus… dans l’écume de ce vent de novembre 1954 , dérivant dans nos dinghies quelque part au large de la Sicile , transis par le froid et l’eau de mer nous espérions pleins d’ optimisme l’arrivée d’un bateau de sauvetage
Le médecin de la base avait formulé le désir de participer à notre aventure… il nageait alors désespérément porté par un vent violent , mae west perforée et le corps couvert de fluoresceine , teinture artificielle qui lui donna pour une semaine l’apparence d’un mort vivant
Pris de panique lors de l’incendie il avait quitté l’avion en feu ….et joué sa propre chance en toute indépendance …sans même nous avertir
Le radio de bord devant la naissance de l’incendie avait eu lé réflexe d’émettre un message de détresse et le SOS franchit toute la mediterranée alertant bateaux et avions ..heureusement d’ailleurs !
Un
cargo avait enfin trouvé notre position dans cet océan de vagues et nous fumes rapidement
entourés d’une multitude de bateaux les plus divers
Le
fond sablonneux est recouvert d’algues, particularité qui ne facilita pas la
tâche des scaphandriers désignés pour le recherche de l’épave du Noroit (
texte ci-dessous )
Le naufrage d un Noroit
Du haut de la vigie
j’assiste à l’un des drames de ma vie …
Par
un heureux concours de circonstances ..ce jour je ne volais pas ……Au
sommet de la vigie , seul dans ma
tour… mon rôle …se réduisait à communiquer aux pilotes et membres d équipage
de notre escadrille les paramétres au sol …., pression atmosphérique ,
vitesse , et orientation du vent avec
une attention particuliére sur les mouvements de bateaux et embarcations dans la zone d’amerrissage
Ce
jour , plein ciel bleu , faible brise …,Au loin le massif et les agglomérations toutes blanches de
Menzel Djemil ,les contours de la montagne d’Ischkeul noyés dans la brume …
Rien ne pouvait annoncer le drame …j’étais alors plongé dans la lecture de
cartes maritimes et le déchiffrage des
points essentiels de la région lorsque j
eus la bonne idée de me retourner ….L’avion,
huit hommes d’équipage ,lourd hydravion
de 20 tonnes en approche finale peut être 300 pieds d’altitude , en
dernier virage se cabra , partit dans
une vrille impressionnante avant de s’écraser sur le plan d’eau dans une énorme
gerbe d’écume Stupeur et émotion ….
Surgissant
au local Operations je déclenchais l’alarme devant une assemblée de bureaucrates
absorbés dans leur tâche administrative
et détachée des événements qui pouvaient se dérouler sur ce calme plan d’eau généralement fréquenté par les
pêcheurs tunisiens des villages bordant les rives du lac
La vedette de sauvetage toujours sur le qui
vive s’elança alors en direction de l’emplacement très approximatif du crash et située à une distance de plusieurs mille nautiques Le
plan d’eau était alors parfaitement
calme …. Le doute m’envahit …Quelques minutes angoissantes causées par
l’incertitude ou le sentiment de m’être trompé , N’avais je pas été victime
d’une hallucination ?Mais non après
quelques minutes interminables j’observais à la jumelle plusieurs morceaux métalliques remontant à la
surface 4 ou 5 mille nautiques au large Un soulagement de ne pas m être trompé ,non ! mais aussi le sentiment de ne pas avoir rêvé !
Très vite sur les lieux la vedette récupére finalement un blessé grave soutenu par son gilet de sauvetage Pas de traces des autres membres de l’équipage …
Comme
je m’y attendais principal témoin ! je suis désigné pour les recherches …
Les
scaphandriers avec ténacité commencent à explorer le fond du lac à partir des indications approximatives que je
leur transmets
Sept
membres d’équipage sont alors portés disparus …Trois jours de longues et
patientes recherches et les débris de l épave renfermant les malheureuses victimes sont enfin remontés dans un silence
plein de respect et de tristesse
itié , la solidarité , qui unissaient les différents membres de l’escadrille dont les noms seront gravés sur la pierre du monument qui surplombe la baie d’Hyeres
Une
escapade sur Dornier 24 Destination le
lac d’el mellah
53 S 7 26 Novembre 1953
Le lac El Mellah Algérie
Tabarka
et ses fonds transparents sur notre
gauche ..ensuite un lac dont les eaux
vertes brillent au soleil …c’ est le lac ou plutôt la lagune côtiére d el Melah
en Algérie à une heure et demi de vol à l’ouest de Karouba Notre hydravion un Dornier
le 53 S 7 glisse sur l eau du lac …un vrai miroir ,point privilégié où
des milliers de
canards sauvages ont trouvé un refuge de
qualité et s ébattent en toute tranquillité
attisant le regard de quelques passagers de notre hydravion qui regrettent amérement d’ avoir oublié leur
fusil de chasse ..
Un village sur la rive…La profondeur
est limitée ,mais nous avons trouvé l'endroit idéal pour amarrer notre avion dans
un flot de verdure …ne parlons pas de notre mission considérée comme secréte!
Des
enfants accourent et quelques habitants
surpris se groupent sur le rivage
Notre
équipage …Quelques noms me restent en mémoire ( voir photos ) Le pilote
OE Duret ,Abiven le radio ,les mecaniciens Le Barbenchon et Lagacy et quelques autres dont j ai oublié le nom …(
le mécanicien le Barbenchon homme tranquille et plein d expérience sera victime du crash du noroit
avec 6 autres membres
d’équipage )
Nous
décidons de haler notre hydravion aidé
par quelques habitants et sans effort particulier nous jetons l’ancre à quelques
métres de la rive Tout a été prévu m^me
le casse croute
Etonnés de notre incursion dans leur vie de
tous les jours ,les habitants de ce petit village algérien nous observent avec surprise mais finalement
je crois savoir que n la base aéro de Karouba
nous a conseillé ne pas rester dans les lieux pour des raisons de sécurité La
canards peuvent donc dormir tranquille …Nous quittons les lieux …..
Les photos devraient
suivre Quelques unes sont malheureusement sous exposées ;
Décollage de la base de Karouba dans une gerbe d’écume sur un Dornier …un dernier salut à Bizerte ,sa plage bordée de palmiers,et sa medina .
Une pensée pour Bourguiba chevauchant en juin 55 un fringant cheval noir et franchissant au galop les remparts de la ville comme tous les grands heros de l’histoire
53 S 7 26 Novembre 1953
Le lac El Mellah Algérie
Tabarka
et ses fonds transparents sur notre
gauche ..ensuite un lac dont les eaux
vertes brillent au soleil …c’ est le lac ou plutôt la lagune côtiére d el Melah
en Algérie à une heure et demi de vol à l’ouest de Karouba Notre hydravion un Dornier
le 53 S 7 glisse sur l eau du lac …un vrai miroir ,point privilégié où
des milliers de
canards sauvages ont trouvé un refuge de
qualité et s ébattent en toute tranquillité
attisant le regard de quelques passagers de notre hydravion qui regrettent amérement d’ avoir oublié leur
fusil de chasse ..
Un village sur la rive…La profondeur
est limitée ,mais nous avons trouvé l'endroit idéal pour amarrer notre avion dans
un flot de verdure …ne parlons pas de notre mission considérée comme secréte!
Des
enfants accourent et quelques habitants
surpris se groupent sur le rivage
Notre
équipage …Quelques noms me restent en mémoire ( voir photos ) Le pilote
OE Duret ,Abiven le radio ,les mecaniciens Le Barbenchon et Lagacy et quelques autres dont j ai oublié le nom …(
le mécanicien le Barbenchon homme tranquille et plein d expérience sera victime du crash du noroit
avec 6 autres membres
d’équipage )
Nous
décidons de haler notre hydravion aidé
par quelques habitants et sans effort particulier nous jetons l’ancre à quelques
métres de la rive Tout a été prévu m^me
le casse croute
Etonnés de notre incursion dans leur vie de
tous les jours ,les habitants de ce petit village algérien nous observent avec surprise mais finalement
je crois savoir que n la base aéro de Karouba
nous a conseillé ne pas rester dans les lieux pour des raisons de sécurité La
canards peuvent donc dormir tranquille …Nous quittons les lieux …..Les photos
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C'est enfin
Constantine ,et le tumultueux fleuve du
Rummel , mais aussi Alger étalée à flanc de montagne ,dans la lumiére .
Au
nord de Tanger, les côtes d’Espagne et la ville forte de Tarifa ….et au
loin ,à travers les brumes, le profil sévére du rocher de Gibraltar
Destination
Port Etienne 26 octobre 1955 Karouba
Port Lyautey 7 heures de vol Sunderland
Une fuite
d'huile inattendue …..et c’est l’escale
à Port Lyautey sur l'Oued Sebou . Descente acrobatique dans un
brouillard tenace .
Les
plans de l'hydravion sont terriblement glissants ,un faux mouvement... et c'est
le plongeon dans l'oued ..
27 octobre 1955 Port
Lyautey
Décollage de Port
lyautey ,cap sur Port Etienne (aujourd’hui Nouâdhibou). Durée de vol 3 heures
Cap juby
sur notre gauche noyé dans les sables du Rio de Oro...Une pensée pour
Mermoz chef de station à Cap juby , privé de vol et peu enthousiaste à l'idée en
1930 de vivre loin du monde et de l'aventure de l'aéropostale
" Ce petit poste était alors aussi isolé
de toute vie qu'un ilot perdu en mer ...cette dune toujours à sa place ,ce fort
espagnol... » écrira Saint Exupery En effet Il
passera plusieurs années dans ces lieux
avec pour mission le secours aux aviateurs perdus dans le désert
Le
chef espagnol du Rif veut affirmer la preponderance de l’Espagne sur ce morceau
de territoire .Saint Exupery
est désigne comme chef de place en octobre 1927
. C’est justement en 1928, en tant que chef d’escale de Cap Juby, que Saint-Exupéry passera ses nuits à écrire « Courrier Sud ». Il rentre en France et présente son manuscrit En 1929, Saint-Exupéry prend sa « plume » et écrit son premier roman, « Vol de Nuit », durant ses expéditions. Ses romans connaîtront un immense succès dans le monde entier. A l’issue de ces publications , il posera sa combinaison de pilote pour un costume d’écrivain.
. C’est justement en 1928, en tant que chef d’escale de Cap Juby, que Saint-Exupéry passera ses nuits à écrire « Courrier Sud ». Il rentre en France et présente son manuscrit En 1929, Saint-Exupéry prend sa « plume » et écrit son premier roman, « Vol de Nuit », durant ses expéditions. Ses romans connaîtront un immense succès dans le monde entier. A l’issue de ces publications , il posera sa combinaison de pilote pour un costume d’écrivain.
Mais
sa mission à Cap juby c’est avant tout d’assurer un rapprochement avec les autorités espagnoles
au mieux des intérêts de la compagnie
La securite des postes du desert s’installera
alors tranquillement dans une austérité
monacale dans ce petit poste où la solitude
est propice à la reflexion et à l’ecriture
Saint Exupery conserve l’esprit du
pionnier …mais beneficie de
l’experience des epreuves traversées lors des années passées à découvrir le
monde
Le
phare Coppoloni et le cap Cansado sont en vue. Un appel de la tour de controle
et notre hydravion se pose par un
vent de sable aveuglant ,trainant
un long sillage d'écume ,sur le
plan d'eau de Port Etienne battu par les alizés soufflant dans la baie du Lévrier
27 octobre
Escale à Port Etienne
Un groupe de boscos de la marine
nationale s'agite en tous sens et nous
indique l'emplacement de la bouée
d'amarrage . Hydroplanage , approche
prudente ,la bouée est prise sans coup
férir ,par un membre de l'équipage muni d'une longue gaffe. Exercice de routine pour un équipage
entrainé.
Notre
chaloupe accoste au vétuste appontement de bois , secoué par le ressac., planté
au bord d'une longue gréve blanche où des barques délabrées et de vieux
chalutiers achévent de disparaitre,noyés par
une longue coulée de sable
A
chaque décollage je me poserai cette éternelle
question..Pourquoi ces bateaux en plein délabrement sont ils venus mourir
si loin de leur port d'attache ?
Une
vedette
de la marine accoste pour les pleins de carburant... visite aprés vol
...vérifications diverses par l'équipage
..Parés pour un prochain décollage . ; ; ;
Au
loin la blancheur des maisons de forme semi sphériques se détache sur la teinte
unie des dunes. Elles semblent
construites sur le trajet du vent , qui balaie la baie avant de traverser le village .Deux miradors
, plusieurs "demi tonneaux"
de type Nyssen...C'est la base marine ...
L'eau
potable est trés rare sur cette terre isolée et le pastis du bar remporte un
franc succés . Des toiles de
parachutes tendues au plafond
apportent une sensation de confort .Visage impénétrable , les maures de l'escale nous observent en silence
Des hamacs abandonnés depuis de longues semaines
au sable du désert nous tendent les bras
. Le sable est partout ...Les mouches
s'accumulent en grappes sur les cordons de notre lit de fortune et s'envolent
dans un lourd bourdonnement …
19 Juillet En route pour l'Aguerra
Pour
n'être pas nés dans ce désert on peut
toujours s'y adapter … aussi décidons nous malgré un brûlant vent de sable d'aller rendre visite aux phoques de Mauritanie
en gardant à l'esprit que les multiples
facettes du désert sont toutes hostiles à l'homme non aguerri .
Départ
en camion 4 x 4 dés l'aube Long périple qui nous conduit au sommet d'une
falaise surplombant la baie
Des
phoques Moine installés dans ces eaux
depuis des générations . .et guidés par
les courants froids ont découvert
,miracle de la nature les eaux les plus
poissonneuses du monde
Au
retour photo devant le fort espagnol en présence d’une sentinelle espagnole
très discréte
Un groupe de
nomades enturbanné de cotonnades indigo
nous invite sous la tente ,pour un thé fort et sucré Le premier verre est pour
l'hôte d'honneur .Préséance de rigueur Le traçé de la frontiére entre la Mauritanie
et le Rio de Oro date du début du XXeme siecle , alors que la Mauritanie
est française et le Sahara occidental, espagnol. Le 27 juin 1900 , la France et
l'Espagne signent le traité de Paris qui définit la frontière entre le Río de
Oro (espagnol) et la Mauritanie (française)[1]. Le
4 octobre1904, la convention de Paris fixe les frontières du Saguia el-amra
et de Cap Juby
Après le départ des Espagnols en 1975-1976 suite aux
accords de Madrid le Maroc et la
Mauritanie se partagent le Sahara occidental, mais un mouvement indépendantiste
sahraoui, le Front Polisario, armé principalement par l'Algérie et la Libye, s'oppose à cette annexion.
22 juillet ordre de mission .Exercice de navigation
En
embarquant sur notre vaisseau il nous faut surtout pallier aux dégâts causés
par les mouettes ….
Un
ordre de mission nous parvient du
ministére de la marine ...identifier l'emplacement futur de la capitale de la
Mauritanie... Nouakshott
Le
navigateur note les coordonnées du lieu et nous décollons du plan d'eau dans un
nuage d'écume et d'embruns Le soleil
s'obscurcit ,un mur de sable barre complétement l'horizon .Au ras du sol les
filets de sable et les tourbillons poursuivent leur course saccadée .Un
voyageur égaré , dont les traces , fragiles témoins de son passage ,aurait
grand mal à s'orienter
Vertical
Nouakshott !annonce notre navigateur trés affairé Pas un arbre,
pas de campement ...Une immensité de sable Le navigateur a du se tromper . Mais non une
oasis véritable ilot de verdure se dessine ...quelques tentes... un troupeau de
dromadaires... .Nous avons identifié l’emplacement de la future capitale de la Mauritanie
La Mauritanie
( futur etat independant en 1960 alors
qu’elle avait été rattachée à l’Afrique
Occidentale française depuis 1920 Elle gagnera sa place sur l’échiquier
international avec l’entrée à l’organisation des nations unies en 1960 et sa
reconnaissance par le Maroc en 1969 )
28 Juillet
Ramassage
de coquillages et de moules aprés le vol de nuit Une immense marée mouvante et brunâtre ..des
milliers de crabes brandissant comme un
rempart vers le ciel leur unique pince blanche détalent sur la plage dés notre arrivée et
disparaissent dans leurs trous Des
pélicans , des mouettes, des flamands roses,des cormorans dont le décollage
lourd et laborieux nous remplit de joie
Plusieurs
membres de l'équipage s'adonnent à leur passion favorite ,la pêche…barracudas , requins ,raies
,murénes agrippées aux rochers , peuplent les eaux de ce port
du bout du monde mais la vision
de ces bateaux abandonnés ne donne t elle pas l'impression de décevoir ces hommes qui ont tant espéré
,en voulant profiter trop rapidement des
richesses de ces contrées désertiques où le temps semble s’être arrêté
29 juillet
.En
avant pour l'Aguerra village
situé juste à la frontiére du Rio de Oro
et de la Mauritanie .Ce territoire est
sous domination espagnole Une garnison d'une quinzaine d'hommes a établi
son campement dans les murs de ce fortin
. Le village se protége du vent de sable par de rares barriéres de
végétation arrachées au désert ,.le sable succéde au sable et la végétation
semble capituler Au retour notre 4x4
s'enlise dans un monticule de sable …. le crabotage et l’ardeur des passagers
nous aident à sortir péniblement de notre situation . .
Des phoques Moine installés dans ces eaux depuis des
générations
. .et guidés par les courants
froids ont découvert ,miracle de la
nature les eaux les plus poissonneuses du monde
Au
retour photo devant le fort espagnol en présence d’une sentinelle espagnole
très discréte
30 juillet
Parés
pour l'hydroplanage . Un chalutier canarien nous observe avec curiosité et
s'approche imprudemment à quelques encablures . Un violente rafale de vent et
son mât heurte et s’accroche dans la
derive de notre hydravion Le bateau chavire... trois hommes se débattent au milieu des vagues . Je leur
jette une bouée .Ils s'y accrochent désespérement . Le bateau disparait dans
les eaux agitées de la baie. Vol annulé
Le
soir nos pêcheurs reconnaissants nous apportent un énorme turbot que nous
destinons d'emblée au cuisinier de la base
Reprise des vols
Dans le lointain un attroupement sur la plage …des pêcheurs imraguens
sans aucun doute …
Les pêcheurs Imraguens farouchement attachés à leur
mode de vie ont acquis une image de légende exercant leurs activités autour du
Cap Timiris et du banc d’Arguin. Les bateaux utilisés dans la zone du banc sont
des vieilles embarcations à voile de type canarien dont le nombre ne cesse de
décroître. avec le temps …Postés sur la
plage les pêcheurs attendent patiemment
l’intervention des dauphins s’ébattant
au large et qui ont pour rôle de rabattre le poisson vers leurs propres filets
Pas le
moindre buisson sur la côte sablonneuse ,pas le moindre relief ou rocher que
l'homme est en droit d'attendre du plus aride
des paysages ..et pourtant c'est le plus surprenant refuge d'oiseaux marins de la planète ....
Parlons de ce fort
d’Arguin …disparu dans les dunes
.
. Il faudra attendre le
15è siècle pour que ce fort Arguin ,premier fort européen entre dans
l'histoire avec l'arrivée des caravelles Portugaises, chargées d’aventuriers ,
, pillant quelques pauvres campements
dans le but de " razzier " des
esclaves. Bientôt les envahisseurs vont
s'installer à demeure et bâtir une maison de pierre ,véritable forteresse et
pratiquant , au nom du roi qui en a le
monopole, un commerce d’ esclaves, contre tissus, vêtements, marmites, outils
et armes.
Dans ce désert ,Arguin est la seule à posséder une réserve d'eau douce, …obtenue à partir d’un puits ouvert sur ce plateau dénudé ,battu par le vent . Privilége qui permettra la permanence d'une présence humaine dans l'ile , expliquant ainsi en partie toute l'histoire de ceux qui ont pu vivre sous ce climat
Dans ce désert ,Arguin est la seule à posséder une réserve d'eau douce, …obtenue à partir d’un puits ouvert sur ce plateau dénudé ,battu par le vent . Privilége qui permettra la permanence d'une présence humaine dans l'ile , expliquant ainsi en partie toute l'histoire de ceux qui ont pu vivre sous ce climat
Si le fort d'Arguin n'est
qu'un obscur souvenir du passé en Mauritanie, l'esclavage, situation d’asservissement transmise de génération en génération lui, ne l'est
pas encore. Même si la République islamique de Mauritanie, devenue indépendante
en 1960, a finalement et légalement
aboli en 1981 l’état d’asservissement de ces peuples ,cette situation reste
un motif de discorde politique en
attente de mesures concrétes
Jusqu’à nos jours , on a vu s'y déployer …
aprés le pavillon portugais, le
pavillon hollandais, puis les couleurs
brandebourgeoises et françaises. Les derniers colonisateurs en sont partis en
1969, mais les murs et les tours détruites du fort aprés divers affrontements ,
resistent endormies dans les dunes ,
…
Aussi
avons nous la plus grande difficulté à distinguer parmi ces ruines , ces
amoncellements de sable et de rochers ,la présence réelle d’un fort ayant
résisté au temps …
Jean-Baptiste DUCASSE :
marin français (né à Saubusse, près de Dax, 2 août 1646 - en France, 25 juin
1715)Pour le compte de la Compagnie du Sénégal dont il était l'un des
directeurs, il fit plusieurs voyages en
Afrique (1677-80), se signalant notamment par la prise du fort d'Arguin sur les Hollandais
.
J’ai survolé la
Mauritanie ,ses plages désertes , ses dunes majestueuses, ses massifs
rocheux pendant prés de trois années …Il
m’était donc difficile de rester indifférent à la tragédie cette frégate disparue …..la Méduse
J ’ai donc eu recours à un carnet de notes jauni par le temps et oublié
dans le fond d’un tiroir …
L'écran radar fourmille
d'une multitude de points brillants.. image PPI ;;; ce sont des flottilles de chalutiers
canariens et des bancs de poissons.. masses compactes et phosphorescentes qui se déplacent à fleur d'eau prés de la surface .... au milieu d’un « retour de
mer »qui noie véritablement l’écran
Je reste
frappé par la mouvance infinie des dunes... dont les teintes varient avec
l’heure de la journée et devenant rouges avec la déclinaison du soleil
à l'horizon
Nous
tentons quelques approches radar ne serait ce que pour identifier le point d’un
naufrage célébre ,celui de la Meduse
mais rien ce jour ,ne dissipera la part
de mystere qui enveloppe cette disparition Face
a cette terre aride la frégate s'est choisie la plus austere des tombes ,un immense plateau à fleur d'eau ,vaste banc de sable ….qui
émerge à marée basse ... quelque part au sud du cap blanc par le travers de
l'ile Tidra
Survolant
ce désert où toute vegetation a laissé place au sable, il semble
aisé sous ce ciel limpide , coiffant les bancs d'Arguin , d'évoquer la tragédie
de ce bateau disparu
Le privilége de survoler cette région et de découvrir sous
un ciel limpide les bancs d’Arguin ,incite
inévitablement à vouloir évoquer et comprendre les causes de ce drame
Le roi Charles X envoya en mission une frégate commandée par Duroy de Chaumarey … pour y créer le comptoir du Sénégal alors
que l’Angleterre venait de rendre à la France ce territoire Son but ..
transporter le nouveau gouverneur et tout le personnel nécessaire au
fonctionnement du comptoir ….
La Méduse ne part pas seule dans
cette expédition, elle est accompagnée de trois autres bâtiments, la corvette
l'Echo, le brick l'Argus et la flûte la Loire,
Le 02 juillet 1816, la frégate "la Méduse", qui utilisait des
cartes de 1753, dont les erreurs pouvaient atteindre, hélas, une centaine de
km, venait s'échouer dans quatre à cinq mètres d'eau, à 50 km de la côte et,
pour comble de malchance à marée haute.On devine la suite, c'est la panique
et l'évacuation de l'épave sous un brûlant
soleil et dans le plus complet désordre; l'embarquement de 146 hommes (et une
femme) sur un affreux radeau hâtivement construit ,à demi immergé et à bord duquel il n'y a ni vivres ni eau
douce.
C'est alors la fuite du gouverneur Schmaltz et du commandant de la frégate, Duroy de Chaumareys,et l'odyssée désespérée de ces naufragés débarqués sur une plage et regagnant Saint Louis du Senegal à pied, dans le sable..à la merci des tribus maures .
. Des 145 passagers qui avaient pris place sur le radeau ,15 seront recueillis mourants par un brick "l'Argus " 12 jours aprés l'échouage de la frégate
C'est alors la fuite du gouverneur Schmaltz et du commandant de la frégate, Duroy de Chaumareys,et l'odyssée désespérée de ces naufragés débarqués sur une plage et regagnant Saint Louis du Senegal à pied, dans le sable..à la merci des tribus maures .
. Des 145 passagers qui avaient pris place sur le radeau ,15 seront recueillis mourants par un brick "l'Argus " 12 jours aprés l'échouage de la frégate
La toile géante de Géricault (4,90 m x 7,15 m) exposée au Louvre va faire du radeau de la Méduse un thème si populaire et si célèbre, qu'elle attirera les critiques les plus sévéres d’un public sensibilisé par les circonstances de cette affreuse tragédie Le capitaine Duroy de Chaumarais est pris pour cible mais aussi l’artiste à qui l’on reproche cette reproduction trop réaliste de l ‘événement
Par la suite
la tragédie sera interprêtée sous
forme d’un opera en 4 actes, en 1839,
Le survol quotidien de ces régions désertiques en 1956 , dans le cadre d’une mission de navigation m’incitera une fois encore à me poser la question ..mais ou est donc disparue l’épave de la Meduse … ?
Le survol quotidien de ces régions désertiques en 1956 , dans le cadre d’une mission de navigation m’incitera une fois encore à me poser la question ..mais ou est donc disparue l’épave de la Meduse … ?
Enfin découverte de l’épave
…..
La
réponse je la trouverai 50 années plus
tard ….lors de la lecture de l’ouvrage d un remarquable explorateur des fonds
marins jean yves Blot Découverte de l’épave en 1980 .
j’en résume donc les points essentiels
Une première expédition sous le nom de Roussin
–Givry avait atteint la côte d’Afrique en
1817 « deux hommes escaladent le promontoire pour y planter au
sommet le drapeau blanc à fleur de lys
Le
4 avril l’expédition signale un « un objet remarquable « au sud .C’est sans aucun doute ,l’épave recherchée ….la méduse
couchée sur le flanc babord à une position éloignée de celle donnée par de
Chaumarey
Roussin signale alors les grossières erreurs
des cartes et la présence d’un plateau
de sable et des profondeurs s échelonnent de 8 à 50 brasses imposant un sondage
permanent Il insiste sur l’etat
exceptionnel du navire . Une campagne de
récupération permettrait de récupérer de nombreux objets , câbles , canons boulets etc …
et…… 90000francs en or contenus
dans 5 barils
Un
mauvais coup du sort ..quelques mois plus tard , la frégate est démantelée par
les coups de vent La présence des
requins interdit toute plongée et les cartes s’obstineront à mentionner pendant
plusieurs décennies « débris de la méduse « ou « wreck
of the méduse »
En 1937 alors que le site est inviolé
depuis plus d’un siècle la campagne permet d’améliorer la carte établie par
l’expedition précédente Aucune trace de
la méduse …
Une
seconde campagne en 1961 1963
permet de compléter les connaissances du banc d’Arguin … mais pas de trace de l’épave
Dix ans plus tard
,nouvelle déception …
En
jaune clair on distingue l’étendue de banr la navigation au large de la
Mauritanie bancs de sable constituant une zone de
faible profondeur , un danger permanent pour la navigation
Toutefois
l’intérêt et la curiosité persistent
grâce à un homme qui se passionne depuis de longues années pour la
frégate disparue , le professeur Théodore Monod dont les travaux lui valent une renommée mondiale dans la
connaissance du grand désert saharien
La
solution définitive va finalement
resulter de sa rencontre avec un jeune
archeologue plein d’énergie et
d’enthousiasme Jean –Yves Blot
Je
fais reference à son ouvrage « Chronique
d’un naufrage ordinaire « publié en
1980
Dans le
cadre des moyens de recherches,
l’exploration aérienne , le sonar ,le sondeur à sediments , le scanner à
infra rouges apparaissent d’emblée
inutilisables
Reste le magnetometre à protons mis au
point pendant la seconde guerre
mondiale lors de la recherche d’un moyen de détection des sous marins en
plongée et qui devrait permettre de déceler les parties métalliques issues de
l’épave et réparties sur une centaine de metres carrés
Note
Les magnétomètres peuvent être des compléments aux
détecteurs de métaux classiques. Ils sont en mesure de détecter des métaux ferreux à grande
profondeur (ou sous l'eau, pour les épaves) en analysant les variations locales
du champ magnétique terrestre....
Dans le cas présent un objet
remorqué mesurera à chaque instant le champ magnetique de la zone qu’il traverse La zone à prospecter est soigneusement
quadrillée et toute masse métallique
rencontrée par l’objet va produire une modification du champ magnetique
terrestre déclenchant alors un systeme d’alarme
La chance
sourit à l’expedition , une anomalie
magnetique de 1000 gammas est repéree puis confirmée Deux plongeurs confirment la présence d’une
épave et revenus la surface annoncent la
présence sur le fond de canons de fer et de clous de cuivre L’enthousiame est grand …. ce ne peut
être que la Méduse
Jean yves Blot plonge à
son tour dans une eau opaque et glauque La visibilité ne dépasse pas 1 mètre 50
et la profondeur est limitée à 5 ou 6
metres « Quelques herbes épaisses
poussent ça et là …. une épave ancienne
surgit…. rongée par plus d’un siècle de séjour sous marin Des poissons hantent le fond ….. une tige de fer , un canon enrobé dans une
épaisse gangue de calcaire puis un autre
,des feuilles de plomb , des chevilles de cuivre «
A la mi janvier , l’exploration se disloque .Une identification plus approfondie permet de dire qu’il s’agit bien de la Méduse Mais la solution de cette énigme entraine une interrogation Que sont devenus les fameux barils de pieces de monnaie ?
L’une
des expéditions précédentes s’est elle approprié ces pieces d’or ….en toute
discrétion
Une
autre hypothèse inattendue …. les barils
n’auraient pas quitté le royaume le
commandant du bateau aurait mis en lieu
sûr les 90000 francs avant le départ
Le mystère reste donc entier
En conclusion quelle que soit la verité ,c’est l’horreur du drame du radeau mis en évidence par la réaction de l’opinion publique devant le tableau de Gericault qui retiendra l’attention .La rencontre du drame et d’une œuvre exceptionnelle
exaltant
et fixant l’image de ces hommes
désespérés n’a pu laisser indifférents les amateurs de
sensations fortes
jean yves Blot auteur de l’ouvrage aime
rappeler …. « Sans le radeau …la disparition de cette frégate
n’aurait été qu’un simple fait divers »
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